Le bon Pasteur

4e dimanche de Pâques
Année B, 21 avril 2024, Jean 10, 11-18

D’un exposé que Zundel fit à des camarades philosophes en 1914. Il avait 17 ans. Texte étonnant et émouvant, de tonalité apologétique, avec la fougue et l’enthousiasme de la jeunesse, pour dire la lumière du Christ, bon Pasteur.

Le Christ ne vécut pas pour prouver aux hommes qu’ils étaient de parfaits ignorants et il ne mourut pas pour affirmer un principe philosophique, il fit mieux. (…)

Mais comment connaître le Christ? Vous avez ouvert Platon pour connaître Socrate, l’Evangile vous révèlera au mieux Jésus‑Christ (Mt 19, 36).

En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

Exposé à des camarades, 1914
Mise en ligne: 18.04.23
Temps de lecture: 2 mn

Ouvrons-le donc, considérons son héros sous un jour purement humain et dites-moi si un enseignement présente un tel tissu de lumière et d’amour?

le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis

Socrate, le plus noble philosophe du paganisme avait dit déjà cette parole incompréhensible: il ne faut pas faire d’injustices, même à ceux qui nous en font. Mais Jésus s’écrie: «Vous avez appris qu’il a été dit: oeil pour oeil, dent pour dent, et moi je vous dis de ne point résister au mal, mais si quelqu’un vous a frappé sur la joue droite, présentez‑lui encore l’autre, si quelqu’un veut plaider contre vous pour vous prendre votre robe, abandonnez‑lui encore votre manteau. Vous avez appris qu’il a été dit: vous aimerez votre prochain et vous haïrez votre ennemi, mais moi je vous dis: aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. Aimez‑vous les un les autres. Pardonnez jusqu’à 70 fois 7 fois». (…)

Mais sa vie, plus encore que son enseignement, abonde en contrastes merveilleux. Il s’affirmait roi et il naquit pauvre. Il voulait perpétuer sa doctrine et, à cet effet, quels disciples choisit‑il ? Des savants, des philosophes au courant de tous les systèmes, des orateurs pleins d’éloquence? Non, des pécheurs ignorants et timides.

Il était le Maître et il lavait les pieds de ses apôtres. Quand on lui amène la femme adultère, il ne peut que lui dire: «Puisqu’ils ne vous ont pas condamnée, je ne vous condamnerai pas non plus, allez en paix et ne péchez plus». Et quand Marie‑Madeleine arrose ses pieds de larmes, il lui pardonne, parce qu’elle l’a beaucoup aimé. Et quand il a enduré toutes les souffrances du Calvaire et quand il a essuyé les outrages les plus ignobles, il n’a que des mots de pardon et d’amour: «Mon Père, pardonnez‑leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font».

Je n’ai pas besoin de vous nommer son amour pour les pécheurs. C’est pour eux qu’il venait: «Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, je suis le Bon Pasteur et le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis».

Son cœur vibrait à toutes les souffrances humaines et il parcourait la Palestine, guérissant, exhortant, consolant, appelant à lui toutes les infortunes: «Venez à moi vous tous qui êtes travaillés et chargés et je vous soulagerai, prenez mon joug sur vous et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, car mon joug est doux et mon fardeau est léger».

Et lorsqu’il rencontrait une âme blessée et travaillée, il lui disait ces mots bénis: «Je vous donne ma paix, mais non pas comme le monde la donne; demeurez dans mon amour». Et quand il rencontrait un jeune homme en proie à la tentation, il murmurait cette parole mystérieuse: «Bienheureux les cœurs purs».

N’avais‑je pas raison d’affirmer que nulle vie ne présentait un tel tissu de lumière et d’amour?

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