La moisson de l’homme co-créateur

14e dimanche du temps ordinaire, Année C,
Lc 16, 1-20

L’homme est immense, il est infini comme ce Dieu dont il est appelé à vivre, du moins il doit se faire infini par l’évacuation de soi, puisque le seul infini qui concerne la vie de l’Esprit, c’est un infini de générosité, un infini d’amour.

Conférence, Paris (France), 1964
Mise en ligne: 28.06.22
Temps de lecture: 2 mn

Les ouvriers à la moisson sont appelés à annoncer la paix: Zundel élargit l’appel: par l’engagement de sa vie dans la lumière et l’amour, l’homme devient co-créateur d’un monde nouveau, enfin dans l’harmonie de Dieu.

Nous sommes bien des créateurs. (…)

Voilà donc toute l’ampleur de notre mission: il s’agit de nous redresser, et de ne pas consentir à aller vers la mort, mais vers la vie dans la Résurrection.

Nous avons à vaincre la mort en nous et dans tout l’univers, du même mouvement que nous instaurons l’harmonie en nous par notre fidélité à l’amour.

Nous pouvons prolonger cette harmonie dans tout l’univers en portant sur lui le regard du Seigneur, ce regard qui s’est porté sur toutes choses et qui les a laissées vêtues de beauté.

C’est donc nous qui sommes finalement les arbitres du monde.

La pensée est véritablement origine et, dès qu’elle défaille, le monde suit son cours matériel, il demeure sous le joug des forces ténébreuses que l’esprit, fidèle à sa vocation, peut seul discipliner, ordonner, éclairer, transfigurer et accomplir.

Mais par bonheur, dès que la pensée est fidèle, elle porte la lumière, elle soulève le monde, elle l’achève, comme l’éclairent toutes les humanités.

C’est là le champ immense que le Seigneur nous a confié.

C’est là la moisson que le Christ remet entre nos mains et il y va de l’honneur de Dieu que le monde se transfigure et que les hommes soient heureux.

N’oublions pas que ce n’est pas pour nous une option gratuite de prendre en charge le monde et les nécessités humaines qui nous y rattachent, parce qu’il est impossible que Dieu se reconnaisse dans cette création (en manque d’harmonie).

C’est donc pour nous une bonne chose d’aménager le monde selon l’esprit de Dieu et d’aimer Dieu en le laissant vivre en nous.

C’est pourquoi la prière ne peut pas se borner pour nous à une prière cultuelle sans engagement.

La prière cultuelle ne peut être que le rassemblement de tous les hommes formant un seul corps mystique, devenant une seule personne en Jésus pour triompher de tout ce qui s’oppose dans le monde à la lumière, à la jeunesse, à la joie, à la beauté et à l’amour.

C’est donc dans la mesure où chacun de nous devient source de joie, de liberté et de beauté, que Dieu respire, que Dieu vit dans le monde et qu’il en devient actuellement le créateur.

C’est dans cet esprit que nous voulons entrer dans notre credo comme dans un immenser chantier où tout commence aujourd’hui, où tout repart en vertu d’une nouvelle origine qui a son secret dans le choix que nous ferons de nous-même, qui a son secret dans cette pensée où toute réalité est pesée au poids de la lumière du Verbe et où chacun de nous est appelé à être le créateur de tout. (…)

C’est seulement dans ce monde-là que Dieu peut se retrouver, qu’il peut naître, qu’il peut s’exprimer, qu’il peut être reconnu, où chaque réalité se met à chanter et devient l’ostensoir de l’éternel amour.

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