« Un génie mystique »: sa pensée

De lui, le pape Paul VI a dit: «c’est une sorte de génie mystique, avec des fulgurations». Difficile d’imaginer une plus belle recommandation.

Auteur: Marc Donzé
Mise en ligne:
29.04.2019

Maurice Zundel sur la plage d’Ostie durant son séjour à Rome (1925-1927) | © FMZ

La pensée de Zundel vient de son expérience de vie. Elle n’est pas livresque, mais existentielle. Elle puise son originalité dans des moments où Zundel vécut à la fois de grandes épreuves qui le menèrent au bord du désespoir et une forte proximité avec le Dieu d’amour qui venait le visiter dans son épreuve même. Son expérience est si forte et si profonde qu’elle prend un caractère d’universalité qui peut rejoindre beaucoup de personnes.

Mais en même temps, Zundel est un penseur. Son exigence d’esprit le garde de tout sentimentalisme facile. Au contraire, il tient à faire dialoguer ce qu’il a découvert dans sa vie et dans l’Evangile avec les questions les plus actuelles et les plus pointues, comme celles que posent Camus, Sartre, voire Nietzsche ou Freud, ainsi que les grandes découvertes scientifiques. Ce dialogue toujours en éveil permet que sa pensée parle encore aujourd’hui.

Jusqu’au bout du don

Zundel est passionné par la grandeur de l’homme. Pour lui, le Dieu d’amour veut que l’homme puisse se déployer dans toute la noblesse possible, avec liberté et générosité. L’homme est invité à une alliance de lumière et de don avec Dieu qui est toute Lumière et tout Don. Ce Dieu est présent au cœur du cœur de la personne et c’est surtout là qu’il faut le rencontrer.

Dans son expérience, il a été conduit, à l’inspiration de saint François d’Assise, à parler de la Pauvreté de Dieu. Cela ne veut pas dire qu’il manque quelque chose à Dieu, bien au contraire. Cela signifie que Dieu est tout Don, jusqu’au bout, même s’il n’est pas accueilli, ainsi que l’a montré Jésus-Christ dans sa vie et sur la Croix. Mais Dieu n’est pas impuissant pour autant. Il donne la vie, la transfigure, la recrée, la remet dans l’espérance, ainsi qu’en atteste la résurrection du Christ.

Zundel unit un sens aigu de la grande dignité de l’homme et de l’infinie Générosité de Dieu, sans éviter les questions difficiles du mal et de la mort. Il le dit avec une voix originale, profonde, passionnée. Ainsi peut-il rejoindre non seulement l’intelligence, mais surtout le cœur de celui qui le lit.

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