Envoyés dans le monde pour la joie

7ème dimanche de Pâques,
Année B, 12 mai 2024, Jean 17, 11-19

D’une retraite de Maurice Zundel prêchée à Bourdigny (Genève) en 1937.

La joie en soi, est meilleure que la douleur. Dieu n’aime pas la douleur, il déteste la douleur, il déteste la mort. Il y a entre Dieu et la mort, une inimitié personnelle, parce que la mort est la conséquence du péché, ce refus d’amour. Ce n’est pas lui qui a inventé la mort, la douleur et le péché.

En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

Retraite, Bourdigny (Genève), 1937
Mise en ligne: 09.05.24
Temps de lecture: 2 mn

Et le rêve de Dieu pour ses enfants est un rêve de joie. Si ses enfants ne sont pas entrés dans la joie, ce n’est pas la faute de Dieu qui est la première victime de la douleur, du péché, de la mort. Victime dans son cœur, parce que c’est le cœur du premier Amour et que chacune de nos fautes est une blessure infligée à l’Amour; victime du mal et de la douleur dans le cœur de ses enfants, dans le corps de ses enfants en lesquels il a été déchiré, car il est plus mère que toutes les mères et la compassion de Dieu pour ses enfants est infinie.

Que la joie jaillisse au monde dans notre coeur

(…)

C’est cela notre tâche, l’œuvre de l’Église: porter la joie.

L’Évangile – le nom l’indique – c’est la Bonne Nouvelle. Paradoxe ineffable de la tendresse divine: l’Évangile dont le centre est la Croix, la douleur et la mort, est aussi la Bonne Nouvelle de la joie de la Résurrection.

(…)

Nous sommes envoyés dans le monde, nous sommes l’Église; chacun pour notre part, nous sommes l’Eglise, pour accomplir cette oeuvre de vie, de joie et de résurrection.

Il ne faut pas cultiver en nous la douleur, comme si Dieu aimait mieux la douleur que la joie. Si Dieu nous donne la joie, qu’elle jaillisse à pleins bords au monde dans notre cœur comme un cri d’action de grâce. S’il ne nous la donne pas, que par nous il la donne aux autres.

Si nous avons assez de notre foi pour rester dans l’amour sans avoir la joie de l’amour, il n’est pas sûr que d’autres qui ont moins reçu peut-être, qui sont moins entrés dans la connaissance de la grâce de Dieu, puissent se soutenir et découvrir son visage, s’il ne leur apparaît pas comme un visage de joie.

Il me semble que c’est entre ces deux pôles qu’est suspendue la vie chrétienne: entre la liturgie de la messe où le Christ ressuscite en nous et la joie des autres où il achève de renaître dans le cœur de nos frères.

Au fond, tout est là; ce sont les grands critères de notre vie: soyons chaque matin en état d’adhésion au mystère de la Croix, dans le mystère de l’autel, afin que nous puissions chaque soir rendre témoignage que nous avons fait tous nos efforts pour qu’il n’y ait que de la joie et jamais de peine.

Soyons sûrs que nous sommes demeurés dans l’amour, si la joie des autres n’a cessé de jaillir de notre vie.

Demandons cette grâce d’être les missionnaires de la joie, les ambassadeurs de la Bonne Nouvelle et d’entrer dans le mystère de l’Église comme dans le mystère de la Résurrection, alors nous tiendrons dans notre vie, tout le secret de Dieu, nous entrerons dans ces fiançailles merveilleuses, proposées depuis le commencement, dans cette proposition rejetée par les hommes, crucifiée par les hommes, dans cette proposition reprise sans cesse dans le Christ, dans l’hostie, dans le mystère de l’Église, afin que sa vie rejaillisse en nous et que sa mort devienne en nous le chant de sa Résurrection.

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