Un ami du silence

«Les êtres qui aiment profondément sont des êtres de silence», disait Zundel.

Auteur: Marc Donzé
Mise en ligne:
29.04.2019

Le silence s’apprend. Zundel en a fait l’expérience décisive dans un monastère bénédictin | DR

Le silence est essentiel. Il ne s’agit pas seulement de l’absence de bruit, mais d’un environnement calme et paisible qui permette d’aller à l’intérieur de soi, à la découverte de sa propre identité et à la rencontre de la Présence d’amour de Dieu.

Le silence vrai est le contraire de la distraction. Il permet d’éviter ce que Blaise Pascal appelle le «divertissement», c’est-à-dire le fait de se détourner de soi-même et de Dieu par la multiplication des activités extériorisantes. Le silence permet de se centrer, de s’unifier. Il permet d’extraire la joie et la paix à partir de l’écume des jours.

Le bruit est toujours un signe de faiblesse.

Le silence s’apprend. Zundel en a fait l’expérience décisive dans un monastère bénédictin, au temps de son adolescence. Il était lui-même un puits de silence et, de ce fait, entraînait les autres vers leur profondeur.

Le silence est fragile et menacé. Aujourd’hui, il y a mille possibilités de le fuir. Et de se fuir. Ne faut-il pas se remettre devant l’enjeu qu’il représente: aimer profondément? «Le bruit est toujours un signe de faiblesse. La puissance vraie est le rayonnement de l’Esprit et l’effusion de l’Amour. Le silence, c’est s’ouvrir, dans un accueil de tout l’être», dit Zundel. Et un peu plus loin: «C’est le silence qui est la liberté, le berceau de la grandeur, le sacrement de la Présence divine».

Le silence permet d’aller à la rencontre de l’autre et de le faire entrer dans sa propre identité. «Quand quelqu’un fait du bruit avec lui-même, le seule réponse, c’est de faire du silence avec nous-mêmes».

Encore une réflexion significative: «la santé, c’est le silence du corps». Cela ne signifie pas qu’il soit délivré de tous maux. Mais il est maintenu dans un équilibre qui permette qu’il ne devienne pas une préoccupation envahissante, mais qu’il soit au contraire une communication de lumière. Il arrive que même de grands malades puissent en être témoins.

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