Veillez

32e dimanche du Temps ordinaire, 
Année A, 12 novembre 2023, Matthieu 25, 1-13

D’une conférence de Maurice Zundel donnée à Beyrouth en 1972. Le cœur de l’Évangile de ce dimanche, c’est: veillez. Dans la parabole, il s’agit de veiller à la venue de l’époux. Dans la vie, il s’agit de veiller à la présence de Dieu en nous et dans les autres, présence d’amour et de miséricorde, dont il n’y a rien à craindre.

Si Jésus est à genoux au lavement des pieds, si Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde, et depuis le commencement, si Dieu meurt en chacun de nous dans la mesure où nous refusons son amour, nous n’avons pas à nous sauver de lui et contre lui.

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« Le royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces,
qui prirent leur lampe
pour sortir à la rencontre de l’époux.
Cinq d’entre elles étaient insouciantes,
et cinq étaient prévoyantes :
les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile,
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,
des flacons d’huile.
Comme l’époux tardait,
elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
Au milieu de la nuit, il y eut un cri :
‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.’
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent
et se mirent à préparer leur lampe.
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes :
‘Donnez-nous de votre huile,
car nos lampes s’éteignent.’
Les prévoyantes leur répondirent :
‘Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous,
allez plutôt chez les marchands vous en acheter.’
Pendant qu’elles allaient en acheter,
l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces,
et la porte fut fermée.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent :
‘Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !’
Il leur répondit :
‘Amen, je vous le dis :
je ne vous connais pas.’

Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Conférence, Beyrouth, 1972
Mise en ligne: 09.11.23
Temps de lecture: 2 mn

Qu’est-ce qu’il peut nous faire? S’il est le père de la parabole de l’enfant prodigue, qu’est-ce qu’il peut nous faire? S’il meurt d’amour pour nous, rien que de nous aimer? Comme nous n’existons que par son amour, son amour ne cessera jamais de nous environner, de nous attendre au plus intime de nous-mêmes.

Je peux aimer l’autre parce qu’il est le porteur de Dieu comme moi.

C’est nous qui pouvons le crucifier. C’est nous qui pouvons annuler et éteindre sa Présence. C’est nous qui pouvons le caricaturer. C’est nous qui pouvons le déformer et nous n’y manquons pas.

Comme c’est nous, heureusement, qui pouvons être ses témoins, comme c’est à nous de lui donner un visage acceptable en le laissant transparaître en nous, comme c’est à nous de veiller sur sa Présence en nous et dans les autres, car il est le premier prochain hors duquel il n’y a nul prochain.

Pourquoi est-ce que j’aimerais l’autre, l’autre qui m’est antipathique, l’autre qui me limite, l’autre qui m’assiège, l’autre qui me prend mon temps, l’autre qui m’impose ses opinions ou sa présence, pourquoi est-ce que je l’aimerais?

Parce qu’il est de la même espèce, un animal comme moi? Autant en emporte le vent!

Je peux l’aimer, parce que j’ai pris conscience qu’il est le porteur de Dieu comme moi, autant que moi et que, s’il laisse périr Dieu en lui-même, je suis responsable.

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