Un élan nouveau

2e dimanche du TO,
Année B, 14 janvier 2024, Jean 1, 35-42

Homélie de Maurice Zundel au début d’une retraite donnée aux sœurs de St-Augustin, à St-Maurice (Suisse) en 1953, éditée dans Avec Dieu dans le quotidien, p. 11-12.

Rien n’est plus accablant que le poids de nous-même, rien n’est meilleur que de nous reposer en Dieu. La grâce que nous demanderons, c’est d’être des voyageurs sans bagages qui laisseront derrière eux tout ce qui s’est accompli jusqu’à maintenant, qui se mettront à l’écoute du Dieu vivant, se réjouissant de faire un nouveau départ.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l’Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ce qu’il disait,
et ils suivirent Jésus.
Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,
où demeures-tu ? »
Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils allèrent donc,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).

André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples
qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.
Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à Jésus.
Jésus posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

Homélie, St-Maurice (Suisse), 1953
Mise en ligne: 11.01.24
Temps de lecture: 2 mn

L’Évangile de saint Jean nous donne le sentiment brûlant de la rencontre des Apôtres avec Jésus. Vous vous rappelez cette scène où l’évangéliste raconte comment, se trouvant avec Jean-Baptiste, dont ils avaient été les disciples, et voyant passer Jésus, Jean leur dit: «Voici l’Agneau de Dieu».

Venez et voyez.

Alors ils quittent leur maître, ils suivent Jésus en se cachant et Jésus se retourne et leur dit: «Qui cherchez-vous et que voulez-vous?» Ne sachant guère que répondre, ils disent: «Seigneur, où habitez-vous?» Et Jésus leur répond: «Venez et voyez». Et ils demeurent ce jour-là avec lui. C’était la dixième heure.

Jean a noté cette heure de la rencontre avec le Christ, parce que c’était, pour eux, l’heure de l’amour. Il s’agit pour nous d’entrer exactement dans cette ligne, non pas d’entrer dans cette retraite avec tension et appréhension, mais avec ce sentiment d’entière liberté en nous remettant entre les mains de Jésus.

Nous ne risquons rien à nous mettre à la disposition de Dieu, et comme il est d’une jeunesse inaltérable, notre jeunesse se renouvellera comme celle de l’Église.

Il s’agit pour nous, ce soir, simplement de venir dans ce merveilleux jardin dont parle le Cantique des Cantiques, tout éclairé des parfums de la Vierge, pour qu’elle nous conduise à Jésus.

Ce que nous pouvons espérer de cette retraite, c’est justement un contact plus profond, plus confiant, plus joyeux avec ce visage imprimé dans nos coeurs. Aucun regard sur le passé, mais une libre aspiration vers Dieu, en lui demandant que nous passions ces jours dans un simple regard d’amour vers lui.

Alors, nous serons vraiment des voyageurs sans bagages et nous pourrons reprendre notre marche en avant sans être encombrés par ce que nous avons pu faire, car là n’est pas la question. Il s’agit de tourner tout notre être vers notre Seigneur et de le laisser être en nous ce qu’il veut être.

Gardez ce soir cette image du voyageur sans bagages, l’image du jardin du Cantique des Cantiques où le Seigneur nous attend, en faisant de cet appel à la suite du Christ, de ce regard sur Jésus, un simple repos de tout notre être en lui.

Il a besoin de cette intimité, car il s’agit d’un échange de vie entre lui et nous, et la première chose dans l’amour, c’est de s’abandonner à l’être qu’on aime, en étant assuré qu’il ne pourra que nous conduire à l’accomplissement de ce qu’il y a en nous de plus jeune, de plus simple, de plus beau.

Dernières publications

Œuvres complètes: publication du tome VII
Œuvres complètes: publication du tome VII

Œuvres complètes: publication du tome VII Ce septième volume des œuvres complètes rassemble deux ouvrages : La liberté de la foi et Morale et mystique. Auteur: Marc Donzé Mise en ligne:

Lire
Vivre la Parole qu’est le Christ
Vivre la Parole qu’est le Christ

Dieu n’est pas le Dieu des morts, il est le Dieu des vivants. Il n’est pas non plus l’auteur de la mort: la mort est venue du péché, parce que l’Homme s’est absenté de Dieu. Mais Dieu, lui, ne s’est pas absenté de l’Homme.

Lire
Envoyés dans le monde pour la joie
Envoyés dans le monde pour la joie

La joie en soi, est meilleure que la douleur. Dieu n’aime pas la douleur, il déteste la douleur, il déteste la mort. Il y a entre Dieu et la mort, une inimitié personnelle, parce que la mort est la conséquence du péché, ce refus d’amour. Ce n’est pas lui qui a inventé la mort, la douleur et le péché.

Lire