Entrer dans la liberté du Christ

4eme dimanche du TO, Année C,
Lc 4, 21-30

Il s’agit de prendre conscience, puisque Dieu se situe dans un univers interpersonnel, qu’il ne peut se révéler que dans la transformation et la libération de nous-même.

Conférence, Cénacle de Paris, 1972
Mise en ligne: 27.01.22
Temps de lecture: 2 mn

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus n’est pas accueilli par ses concitoyens de Nazareth et il ne peut pas, de ce fait, y faire de miracles. D’où la question: quelles sont les dispositions nécessaires pour pouvoir accueillir le Christ? Et pour pouvoir en témoigner?

Puisque cette transformation est totale, définitive et indépassable en l’humanité de Jésus-Christ, sous la forme d’une pauvreté radicale et insurpassable, nous avons à prendre conscience que notre témoignage ne peut être que cette démission de nous-même.

Tout doit commencer par nous, dans cette conversion à l’intérieur, dans ce dépouillement qui laissera transparaître la pauvreté divine.

[Notre témoignage ne peut être que dans] cet agenouillement du Lavement des pieds qui permettra aux autres de voir dans le Christ, non pas une nouvelle croyance ajoutée à toutes les autres, un nouveau système du monde, contestable parmi tous les autres, non pas une obligation de plus de s’assujettir à une croyance ou à une pratique, mais quelque chose d’infiniment plus radical comme l’avènement d’une nouvelle naissance, de nous-même, de l’humanité et de l’univers.

Que tout se transforme!

Que tout passe du dehors au-dedans!

Que tout s’enracine dans la liberté divine!

Que tout le monde devienne un immense symbole, un immense ostensoir de cette Présence, après laquelle soupire toute la terre!

Mais pour que cela soit, tout doit commencer par nous, dans cette conversion à l’intérieur, dans ce dépouillement qui laissera transparaître la pauvreté divine.

Et cette responsabilité, d’ailleurs, du Christ dans notre vie sera le meilleur stimulant à notre conversion.

Il est complètement inutile de faire une propagande chrétienne à grand renfort de publicité, en employant tous les mass-media disponibles, parfaitement inutile surtout d’accommoder le Christianisme à toutes les sauces, pour qu’il soit d’accord avec tout le monde. La seule chose qui importe est qu’il ne soit pas une trahison, mais une conversion.

Sans cette reprise de nous-même qui nous enracinera dans le dépouillement et dans la liberté de Jésus-Christ, et qui donnera aux autres le sentiment, par notre présence, par notre comportement, que, ce que nous apportons, c’est très humble, ce n’est pas accueilli.

Mais si l’autre n’a pas encore découvert cet espace infini qu’est Dieu en lui-même, la possibilité qu’il le découvre et qu’il accède enfin à lui-même va passer par notre humble vie en Christ.

Car tout est là: il ne pourra reconnaître Jésus-Christ comme la vie de sa vie, que si Jésus-Christ devient, en lui, la porte ouverte sur toute lumière, que si Jésus-Christ lui apparaît comme un cœur qui bat dans le sien.

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