Au service de l’homme

31e dimanche du TO, 
Année A, 5 novembre 2023, Matthieu 23, 1-12
D’une conférence de Maurice Zundel donnée à Paris en 1964. L’Évangile de ce jour souligne qu’il ne faut pas s’attribuer d’insignes du pouvoir ou de la piété, ni de titres qui mettent en position supérieure. Ce commentaire de Zundel illustre la manière dont l’Église – et son personnel – est appelée à se comporter.

Il faudrait renoncer à ce langage qui représente l’Église comme un pouvoir, parce que la révolte normale et légitime de l’homme contre tout pouvoir va s’insurger plus violemment encore contre tout pouvoir qui prétend agir à l’intérieur de la conscience.

En ce temps-là,
Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples,
et il déclara :
« Les scribes et les pharisiens enseignent
dans la chaire de Moïse.
Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire,
faites-le et observez-le.
Mais n’agissez pas d’après leurs actes,
car ils disent et ne font pas.
Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter,
et ils en chargent les épaules des gens ;
mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens :
ils élargissent leurs phylactères
et rallongent leurs franges ;
ils aiment les places d’honneur dans les dîners,
les sièges d’honneur dans les synagogues
et les salutations sur les places publiques ;
ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi,
car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner,
et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père,
car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres,
car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s’élèvera sera abaissé,
qui s’abaissera sera élevé. »

Conférence, Paris, 1964
Mise en ligne: 02.11.23
Temps de lecture: 2 mn

Il est clair que la vie de l’Esprit ne souffre aucune contrainte, que Dieu est l’anti-contrainte. Comment pourrait-on exercer au nom de Dieu la moindre contrainte sans le défigurer et sans le renier?

Ils disent et ne font pas

Il s’agit de l’agenouillement du lavement des pieds et le Seigneur l’a assez dit: «Les princes des nations les dominent, les rendent esclaves et ils veulent encore par surcroît se faire appeler bienfaiteurs. II n’en sera pas de même parmi vous: le plus grand sera le serviteur de tous».

C’est donc dans cette lumière de dé-mission que nous recevons le mystère de l’Eglise, que nous le vivons, sans être dupes le moins du monde des apparences contraires. Bien sûr, nous sommes assez clairvoyants pour comprendre que nous avons à l’assumer l’histoire, sa lente progression, toutes ses imperfections, qui sont d’ailleurs les nôtres, puisque aussi bien un progrès suppose toujours une certaine imperfection.

Nous avons à assumer cette histoire, nous avons à accepter une certaine pédagogie, une certaine adaptation, à condition qu’on ne la donne pas pour le dernier mot, que l’on s’adapte à une population très primitive, que l’on commence par des balbutiements sur Dieu, que l’on dose l’évangélisation avec une certaine discipline éducative, si on en est chargé.

Mais qu’on ne donne pas cela pour le dernier mot de la Révélation. Que tout soit ordonné à ce mariage d’amour où Dieu se révèle comme libération autant que comme intériorisation.

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