Rendre à Dieu dans une rencontre libre

29e dimanche du Temps Ordinaire,
22 octobre 2023, Année A, Matthieu 22,15-21

D’une conférence de Maurice Zundel donnée au Caire en 1961. L’Évangile de ce dimanche dit: «Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu». Je ne connais pas de commentaire de Zundel sur cette parole. Mais on pourrait dire que rendre à César, c’est faire la part à la «biologie», à ce qui concerne la société ou l’État. Rendre à Dieu, c’est orienter nos passions vers la lumière et l’amour de Dieu. Abbé Marc Donzé.

Notre libération s’accomplit dans la rencontre avec l’Hôte bien-aimé de notre âme, avec le Dieu vivant, avec le Dieu Esprit. Et tout est là, tout le sens de l’Évangile et de l’Église ne peut être que celui-là: aboutir à ce résultat qui fait que l’homme est un bien commun, parce qu’il n’a plus de frontières et qu’il est devenu véritablement universel.

En ce temps-là,
les pharisiens allèrent tenir conseil
pour prendre Jésus au piège
en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples,
accompagnés des partisans d’Hérode :
« Maître, lui disent-ils, nous le savons :
tu es toujours vrai
et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.
Alors, donne-nous ton avis :
Est-il permis, oui ou non,
de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, Jésus dit :
« Hypocrites !
pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Montrez-moi la monnaie de l’impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d’un denier.
Il leur dit :
« Cette effigie et cette inscription,
de qui sont-elles ? »
Ils répondirent :
« De César. »
Alors il leur dit :
« Rendez donc à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Conférence, Le Caire (Egypte), 1961
Mise en ligne: 19.10.23
Temps de lecture: 2 mn

Nous ne pouvons pas imaginer une mission religieuse qui ne tende à cette libération qui est la plus haute promotion humaine et la plus grande révélation de Dieu.

toutes nos biologies sont à respecter

Mais naturellement, pour aboutir à un tel résultat, pour conduire les hommes vers le Dieu inconnu, il faut d’abord respecter cette biologie, car cette biologie est une immense puissance, un foyer incroyable de passions insurmontables.

Il est absolument impossible d’avoir aucune prise libératrice sur l’esprit, dès qu’on met la passion contre soi, car c’est la mettre contre la Vérité. Et, là aussi, les conversations collectives nous l’apprennent. On voit tout d’un coup que quelqu’un se heurte à des difficultés: il faut tout de suite se mettre sous sa tente pour ne pas blesser l’amour propre collectif ou individuel.

Il est donc nécessaire de connaître nos biologies respectives pour les respecter. Elles sont toutes à respecter, elles sont toutes légitimes parce qu’elles sont données avec l’être humain. Il faut essayer de les comprendre, de les ouvrir en reconnaissant tout d’abord qu’elles sont toutes légitimes.

(…)

Il ne s’agit donc pas de renier ses passions mais de les orienter, de les ouvrir en les apprivoisant.

Le besoin de valoir, le besoin d’être aimé, c’est cela finalement, une manière de se faire valoir, un désir d’exprimer ce besoin de valoir qui est consubstantiel à l’être humain et qui est indispensable, si l’être humain est appelé à être un créateur.

Il faut transformer, libérer ce désir. La seule manière de le libérer, c’est de nous libérer nous-mêmes. Et c’est là que notre tâche est immense.

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