Comment Zundel parle-t-il de Dieu?

Clairement, pour Zundel, Dieu est Amour. Il est en Lui-même la communication plénière de l’Amour, du Père au Fils, du Fils au Père, dans le souffle de l’Esprit, en parfaite unité. Ce qu’Il est en Lui-même, il l’est aussi pour nous; il fait alliance d’amour avec chacun des hommes et avec toute l’humanité.

Auteur: Marc Donzé
Mise en ligne:
29.04.2019

Pour Zundel, Dieu ne peut pas être moins bon que ce qu’il y a de meilleur en l’homme | DR

Quelques traits caractéristiques:

Dieu est unique, mais il n’est pas solitaire. Un Dieu «solitaire» serait pour l’homme une chimère. Il s’aimerait lui-même, tout seul. Or ce type d’amour est figuré dans le mythe de Narcisse qui s’enivre de sa propre beauté et s’y noie jusqu’à en mourir. Dieu est l’Anti-Narcisse. Ce que Jésus-Christ a révélé nous délivre d’un cauchemar, celui d’un Dieu qui serait l’encensement de lui-même et qui n’aurait rien de commun avec la manière dont l’homme expérimente la noblesse de l’amour. Dieu est éternel partage entre le Père, le Fils et l’Esprit; il devient éternel partage pour nous.

Dieu est l’Anti-Pharaon. Si l’on voit Dieu comme une toute-puissance, dont la volonté est arbitraire; et comme une omni-science qui a d’avance tout prévu; et comme un juge dominateur et punitif, on a affaire à une sorte de Super-Pharaon. Cette image est inassimilable pour l’homme, dont la vocation profonde est l’amour partagé, réciproque.

Pour Zundel, il y a en Dieu une parfaite égalité entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Aucune domination. Dès lors, avec nous les hommes, Dieu veut faire alliance d’amour. Avec un mot plus fort, Zundel parle d’une relation de nuptialité. Dieu ne veut pas dominer l’homme; il veut l’élever jusque vers lui dans la paix et la miséricorde.

Dieu ne peut pas être moins bon que ce qu’il y a de meilleur en l’homme. L’homme est créé à l’image de Dieu. Ce qu’il y a en lui de meilleur correspond à l’image que Dieu a déposée en lui. Et Dieu est encore infiniment meilleur que cela. Dès lors, toutes les conceptions d’un Dieu indifférent au destin des hommes, vengeur, punisseur, revanchard, sont à bannir

Dieu est pauvre, comme l’a vu saint François d’Assise. Cela ne signifie pas qu’il lui manque quelque chose, bien au contraire. Cela signifie qu’il est tout Don, tout Cœur, toute Miséricorde. «Dieu est Dieu, parce qu’Il n’a rien», dit Zundel. Il est plénitude, mais il n’est pas en attitude de possession.

Dieu fait route avec nous, quand le mal nous traverse. Pour Zundel, il est d’abord innocent du mal, puisqu’il est tout Amour. Plus encore, il est mystérieusement victime du mal que l’homme vit, car il est compassion. «Qui donc est Dieu qui pleure notre mal comme une mère?», dit un chant liturgique. Et pour Dieu, le mal n’a pas le dernier mot. En Jésus-Christ, il offre un contrepoids d’amour et une ouverture de résurrection: issues de lumière à la gangrène du mal.

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