Humble et tout donné

Dimanche des Rameaux, Année B, Marc 1-10 et 14,1 à 15,47

La liturgie de la Semaine Sainte commence au dimanche des Rameaux qui rappelle «l’entrée triomphale» de Jésus à Jérusalem, cinq jours avant la Pâque, où l’Agneau devait être immolé.

Article sur la liturgie de la semaine sainte, 14.4.1924
Mise en ligne: 26.03.21
Temps de lecture: 3 mn

Fresque de Giotto représentant l'entrée de Jésus-Christ dans Jérusalem.

Les leçons récitées et les prières répandues sur les palmes ou les rameaux d’olivier, constituent le premier commentaire du récit des quatre Évangiles, relatif à cette mystérieuse démarche.

Les prophéties, dont s’est nourrie la foi des meilleurs, dont s’est emparée l’imagination de la multitude, vont trouver enfin leur accomplissement: le Vieux Testament décline, les victimes légales perdent leur efficace, le pain du ciel, comme une pluie dans un désert, s’offre aux désirs du peuple affamé.

Il faudra nécessairement dépasser les chétives apparences, pour boire à la source de vie.

«Ecce ego pluam vobis panes de coelo» (voici que je fais pleuvoir pour vous le pain du ciel). Celui qui doit venir vient: «l’Hosanna Filio David». Hosanna au Fils de David, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. O Roi d’Israël : Hosanna au plus haut des Cieux.

Monté sur un ânon, le Messie «juste et protégé de Dieu dont la domination s’étendra d’une mer à l’autre», entre dans la Ville Sainte, pour se rendre à la Maison de son Père.

Ses amis conduisent l’humble monture, la foule de ses admirateurs, enivré par l’espoir de l’avènement prochain, lui fait un tapis de ses vêtements, un arc de triomphe du feuillage arraché dans les champs. Les petits enfants chantent le «Benedictus».

Cependant les Pharisiens se disaient entre eux: «Considérez que vous n’aboutissez à rien. Voyez! tout le monde court après lui.Collegerunt Pontifices». Les pontifes et les pharisiens réunirent leur conseil et dirent: «Qu’allons-nous faire? Car cet Homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons agir, tous croiront en lui – Et les Romains viendront, et détruiront le Lieu Saint et la nation – Mais l’un d’eux, Caïphe, le Grand Prêtre de cette année-là, prophétisa, disant: «Il doit être expédient à vos yeux qu’un seul Homme meure pour tout le peuple, et que toute la nation ne périsse point». A partir de ce jour, ils pensèrent à le faire mourir, disant: «Les Romains viendront, et ils détruiront le Lieu Saint et la nation».

Jésus, qui savait ce qu’il y a dans l’homme, connaissait trop leurs pensées, pour ne point songer à la catastrophe prochaine – et de l’esplanade du Temple, il contemplait le Mont des Oliviers.

(…)

Les prophéties sont accomplies: «Celui qui devait venir est venu». Il ne faut point en attendre un autre.

La Messe du dimanche des Rameaux déjà nous introduit, sans équivoque cette fois, dans les détresses de la Passion, dont le souvenir remplira le cœur de l’Eglise, jusqu’au jour où fut institué le mémorial, symbolique et réel, tout à la fois, de la mort du Seigneur – Car le Sauveur ne laissera pas orphelins ceux qu’il aima sans mesure, pour les avoir aimés dans le Père.

Si la condition mortelle, dont il s’est revêtu, exige que sa carrière ne se poursuive pas indéfiniment ici-bas, s’il faut qu’il s’en aille pour que vienne le Saint-Esprit, pour que les rêves charnels soient détruits, et qu’apparaisse le sens spirituel de sa mission, si son humanité incomparable a trop d’éclat pour que ses Apôtres eux-mêmes la dépassent aisément, pour saisir en elle la présence du Verbe de Vie, dont elle est comme le voile sacramentel, – quelque chose, cependant, doit signifier et, tout ensemble, perpétuer sa présence au milieu des hommes, «quelque chose de sensible», mais d’une telle indigence, qu’il faudra nécessairement dépasser les chétives apparences, pour boire à la source de vie.

Dernières publications

Vivre la Parole qu’est le Christ
Vivre la Parole qu’est le Christ

Dieu n’est pas le Dieu des morts, il est le Dieu des vivants. Il n’est pas non plus l’auteur de la mort: la mort est venue du péché, parce que l’Homme s’est absenté de Dieu. Mais Dieu, lui, ne s’est pas absenté de l’Homme.

Lire
Envoyés dans le monde pour la joie
Envoyés dans le monde pour la joie

La joie en soi, est meilleure que la douleur. Dieu n’aime pas la douleur, il déteste la douleur, il déteste la mort. Il y a entre Dieu et la mort, une inimitié personnelle, parce que la mort est la conséquence du péché, ce refus d’amour. Ce n’est pas lui qui a inventé la mort, la douleur et le péché.

Lire
S’engager pour l’Irak avec Maurice Zundel: le témoignage de Bernard Geyler
S’engager pour l’Irak avec Maurice Zundel: le témoignage de Bernard Geyler

S’engager pour l’Irak avec Maurice Zundel: le témoignage de Bernard Geyler Bernard Geyler ne pouvait pas rester les bras croisés devant l'Irak à feu et à sang. La rencontre de

Lire