Jésus, nouvel Adam

12e dimanche du temps ordinaire | Année A | Rm 5, 12 -15; Mt 10, 26-33

Jésus est l’Homme, non pas seulement un homme, mais Celui qui porte toute l’espèce, Celui qui rassemble toutes les générations, Celui qui est à l’intérieur de chacun pour l’orienter vers tous les autres.

En écho à la lecture de l’épître aux Romains, commentaire paru dans L’humble Présence, p. 195-197
Mise en ligne: 17.06.20
Temps de lecture: 2 mn

Jésus ressuscité tire Adam des Enfers. Eglise Saint-Sauveur-in-Chora, Istanbul.

Et, si on peut parler d’une humanité une, d’une humanité qui constitue une seule histoire à travers les siècles, à travers l’espace, c’est dans la mesure où il y a Quelqu’un qui la totalise en Lui, qui la vit dans tous ses foyers, qui est intérieur à chacun de ses membres et qui permet à chacun, en se dépassant, de devenir tous les autres, en apportant justement à la communauté ce bien commun qu’il est devenu, en faisant fructifier en lui la grâce et la Présence de Dieu.

Il y a là quelque chose qui nous touche dans nos fibres les plus humaines. Notre Seigneur, justement parce qu’Il est une humanité infiniment réelle, mais une humanité dépouillée de toutes frontières, une humanité d’une qualité unique, une humanité absolument transparente, une humanité infiniment ouverte sur chacun de nous, parce qu’Il est chez Lui à l’intérieur des autres, Notre Seigneur est seul capable de nous rassembler.

Jésus est infiniment ouvert, du côté de Dieu comme du côté de l’homme, puisque c’est la même chose.

Et, si l’on peut parler d’une humanité, d’une histoire humaine, d’une vocation humaine qui va du premier couple jusqu’à la fin du monde, c’est dans la mesure où le Christ en est le centre, où l’histoire fait en Lui un nouveau départ, où Il est la nouvelle origine, où tout l’univers reprend en Lui une nouvelle naissance, c’est dans la mesure où il est véritablement le Second Adam.

Nous voyons bien qu’une telle plénitude et une telle ouverture supposent que Jésus est infiniment ouvert, du côté de Dieu comme du côté de l’homme, puisque c’est la même chose. Quand nous nous fermons à Dieu, nous nous fermons aux autres… Quand nous nous ouvrons à Dieu, nous nous ouvrons aux autres.

C’est justement de là que nous devenons peu à peu des personnes, que nous émergeons de notre moi animal et propriétaire, que nous devenons à la fois un élan vers Dieu et un élan vers l’humanité. Et, si Notre Seigneur est dans cette ampleur intime le Fils de l’Homme, c’est parce qu’Il est à un degré infini, unique et incomparable, le Fils de Dieu.

Nous retenons donc que Notre Seigneur, dans son humanité, est à la fois le sacrement vivant et inséparable du Verbe de Dieu en qui Il subsiste, le sacrement vivant qui nous communique la Divinité et, en même temps, le Médiateur entre les hommes, Celui qui les représente, qui les unit, qui les vit tous et chacun comme une mère, comme la plus parfaite des mères.

Cela suppose, dans l’histoire et dans la carrière de Notre Seigneur, une tragédie qu’il est absolument impossible de se représenter, puisque, dans une vie si brève qui tient en trente-trois ans au maximum, dans une vie si brève et en un point du temps et en un point de l’espace, dans ce petit canton de la Galilée et de la Judée, il a dû vraiment assumer toute l’Histoire.

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