Jésus dans l’Église, et l’Église en Jésus

« Conférence de Maurice Zundel prononcée en France, en 1963. Publié dans Emerveillement et pauvreté (*)

Résumé : L’Église est-elle un écran à la foi des chrétiens ? L’Église est la mémoire du Christ et il y demeure, les écrits s’y sont structurés, c’est par elle que nous parvient le sens mystique de la Révélation. L’Église a un caractère sacramentel qui relie à la Personne de Jésus. Conciles, papauté, vicariat du Christ oui mais universel, le but est la mission accomplie dans une totale démission. Le mystère de l’Église nous concerne tous.

 

L’Église un écran

Durant les terribles années de la guerre espagnole, les communistes ont saccagé une église, mais épargné un Sacré-Cœur peint en rouge, après avoir attaché autour de son cou une pancarte disant : « Nous te respectons, Christ rouge, car tu es des nôtres. Ils ont fait de toi un roi, mais tu es un ouvrier comme nous ». Ce mot est touchant, car il montre qu’il peut exister une certaine sympathie entre les hommes et le Christ au moment même où ils s’en prennent si violemment à l’Église.

Beaucoup de nos contemporains seraient disposés à écouter le Christ, si le Christ ne leur parlait pas par l’Église qui leur semble faire écran entre lui et eux. L’Église a mauvaise presse et, justement parce qu’elle est représentée par des hommes dont les limites humaines sont trop évidentes, il semble aux hommes qu’il y a là un truchement infidèle et que l’Église entreprend sur leur liberté, empiète sur leur dignité en leur imposant une autorité qui leur paraît, finalement, être une autorité tout humaine.

Ils essaient alors de distinguer dans le christianisme ce qui est du Christ et ce que l’Église est sensée y avoir ajouté, pour se retrancher dans une conviction personnelle, pour n’adhérer qu’à ce qui leur semble convenir au Christ en rejetant tout ce que les hommes d’Église ont ajouté à ce donné primitif.

L’Église mémoire du Christ

C’est un fait que les défaillances des hommes d’Église sont innombrables et sautent aux yeux à travers l’Histoire, et on comprend que ces défaillances éloignent de cette institution quand elle est regardée avec des yeux humains et que l’on cherche une identification, bien difficile à réaliser, entre le Christ et cette société humaine que l’on appelle l’Église.

S’il n’est pas difficile, dans une certaine mesure, de partager cette appréhension et de participer à cette discrimination, il n’en reste pas moins vrai que tout ce que nous savons du Christ, nous le savons par l’Église. Loyalement, le peu que l’on sait en Histoire nous amène nécessairement à cette conclusion que, sans la communauté apostolique, sans cette petite société qu’était l’Église naissante, le Christ aurait disparu de l’Histoire.

Il était de trop humble condition pour tenir une place quelconque dans les annales de l’humanité, et un crucifié de plus ou de moins dans l’Empire romain, cela pesait peu. Si l’on songe que, en l’an 9 de notre ère, les Romains ont crucifié deux mille juifs pour réprimer une révolte, on conçoit aisément qu’un crucifié n’aurait pu laisser son nom dans l’Histoire et, à plus forte raison, devenir le centre de l’Histoire, si sa mémoire n’avait été conservée par cette société qui s’est constituée sur le fondement de sa résurrection et que l’on appelle précisément l’Église.

Les écrits, un témoignage de la foi de l’Église

Les livres du Nouveau testament ont été écrits par elle. Nous savons que l’Église a vécu sans eux une période considérable, puisque ce n’est qu’à la fin du second siècle que la collection du Nouveau Testament a été entièrement constituée. Les écrits du Nouveau Testament sont en bonne partie des lettres qui ont été conservées naturellement par les Églises auxquelles elles ont été adressées mais, pour que l’ensemble fût réuni, il a fallu cette période considérable. L’Église a donc vécu sans ces écrits. Ces écrits émanent d’elle. On ne peut pas dissocier son témoignage et le leur, car ils ne font que refléter sa foi.

Il est d’ailleurs de toute évidence, quand on scrute ces écrits, qu’ils portent les traces mêmes du développement de la foi chrétienne. Il n’y a qu’à comparer saint Jean et saint Marc pour saisir immédiatement cette différence. Il est évident que les côtés de faiblesse, qui ont été soulignés par les synoptiques, ont été estompés dans saint Jean. Il n’est pas question dans saint Jean de l’agonie de notre Seigneur. Il en est simplement dit un mot avant l’événement.

Au temps de saint Jean, la dogmatique a progressé, la conception de la divinité de Jésus-Christ est devenue plus précise et on éprouve une certaine répugnance à recenser et à rappeler ces côtés de faiblesse. C’est en vain qu’on chercherait dans l’Évangile de saint Jean un mot comme celui que nous rapportent saint Marc et saint Luc : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Dieu seul est bon ». Il est donc parfaitement clair que ces écrits, qui émanent de l’Église et portent la trace de sa foi, sont indissociables de son témoignage. Le témoignage des écrits est exactement le même que le témoignage de l’Église. Simplement, le témoignage de l’Église est plus ample, puisque c’est une tradition qui déborde les écrits.

Le Christ s’en est allé et il demeure

C’est donc tout à fait en vain que l’on voudrait séparer ce qui est du Christ et ce qui est de l’Église dans les livres du Nouveau Testament, parce qu’il n’y a là vraiment qu’une source, une tradition qui est partiellement écrite, qui a d’abord été orale et qui le demeurera en partie. Mais ce n’est là qu’un élément très extérieur.

Il est évident que le mystère de l’Église est consubstantiel au mystère de Jésus. Il est inscrit au cœur même de l’Incarnation. Si toute grâce est une mission – toute grâce est une mission : on ne reçoit jamais la grâce pour soi seulement mais pour tous les autres – si toute grâce est une mission, la grâce de l’Incarnation, cette grâce incomparable faite à l’humanité de notre Seigneur est par excellence une mission ; et, comme cette grâce est universelle et illimitée, elle comporte aussi une mission œcuménique, universelle. Le Christ est chargé du genre humain tout entier. Il a à récapituler toute l’Histoire et à lui conférer son unité. C’est en lui que toutes les générations se rassemblent, deviennent contemporaines, parce que tous les individus retrouvent à travers lui leur visage. Ils surgissent de la poussière anonyme où ils ont été ensevelis et ils sont actualisés dans ce présent infini en lequel l’âme du Christ respire.

Si le Christ est chargé de cette mission universelle, il reste que sa vie sera de brève durée. Comment pourra-t-il donc accomplir cette mission quand Il aura disparu de l’Histoire visible ? Il disparaîtra de l’Histoire visible en ce jour qu’on appelle l’Ascension, après ce dernier entretien avec ses disciples, qui montre d’ailleurs combien ils sont étrangers au sens profond de son message, puisque leur dernière question est de savoir quand il rétablira le royaume en faveur d’Israël. De toute manière, Il ne peut rester indéfiniment parmi nous. S’il le faisait, son humanité aurait quelque chose de fantastique, elle sortirait tellement de la mesure commune qu’il n’y aurait plus aucune ressemblance entre lui et nous. Il est donc normal qu’après avoir accompli sa carrière d’homme, il disparaisse de l’Histoire visible.

D’autre part, il fallait absolument qu’il demeurât parce que, sans lui, sa Parole aurait prêté flanc à toutes les discussions, à toutes les exégèses, à toutes les interprétations et que, finalement, on n’aurait plus su découvrir le sens authentique de son message.

La vérité est inséparable de la Personne du Christ

Il faut en effet préciser que la Révélation, parce qu’elle passe nécessairement par une personne humaine, risque toujours de se limiter du fait des limites de l’homme qui la propose. Cela est facile à vérifier sur nous-même : nous savons bien que nous n’avons pas embrassé la vérité d’un seul coup. La vérité grandit en nous en même temps que notre âme s’accroît. C’est dans cette croissance de notre intelligence que la vérité acquiert de nouvelles dimensions. Et nous n’aurons jamais fini le pèlerinage aux sources : notre itinéraire ne connaît pas de fin. Toute la vie, nous aurons à découvrir, toute la vie nous aurons à progresser, parce que toute la vie nous aurons à dépasser nos limites, qui ne seront jamais consumées avant que nous n’entrions dans le face à face de l’éternelle vision.

C’est pourquoi tous les témoignages prophétiques – nous l’avons déjà remarqué – sont affectés par les limites des prophètes eux-mêmes. Et il en sera ainsi de toute révélation.

Comme la vérité n’est pas une chose qu’on peut retirer dans une armoire ou un liquide qu’on peut présenter dans un verre, elle ne peut prendre racine en nous que si nous prenons racine en elle. Cette loi est inéluctable : pour que la vérité se fasse jour dans toute sa plénitude, il faut une nature absolument dégagée d’elle-même, absolument transparente, comme est la nature humaine de Jésus. C’est dans son cas seulement que la Révélation nous est donnée dans sa plénitude en raison du fait, justement, que sa nature humaine est totalement désappropriée de soi et, par suite, incapable d’aucune partialité. Elle ne peut infléchir la vérité dans le sens de ses passions, elle ne peut la ramener à une possession, elle ne peut en faire un monopole, elle la laisse transparaître dans son jour immaculé.

C’est cela même qui indique que le Christ doit rester avec nous sous peine de nous frustrer de cette vérité qui fait corps avec Lui, car cette vérité est inséparable de sa Personne. Il faut dire que, seule, la lumière de sa Personne peut donner aux mots cette ampleur infinie et cette transparence immaculée. Si les mots nous parviennent indépendamment de lui, ils nous seront nécessairement proposés par des hommes qui mêleront au langage du Christ leur propre langage et qui l’infléchiront dans le sens de leurs intérêts et de leurs passions.

Il faut donc à la fois que le Christ s’en aille et qu’il demeure. Il nous a d’ailleurs dit lui-même qu’il était bon qu’il s’en allât : « Il vous est bon que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, l’Esprit saint ne viendra pas à vous ». Il savait que son apparence visible constituait un piège pour ses disciples, qu’ils n’avaient pas pénétré au-delà, qu’ils n’avaient pas découvert la nature sacramentelle de son humanité. D’ailleurs, ils ne percevaient pas cette humanité à travers la foi, dans la lumière de la flamme d’amour : ils la percevaient comme toute autre humanité avec leurs yeux de chair et ils y accrochaient toutes leurs ambitions et tous leurs espoirs, souvent très individuels et très égoïstes. Ils pensaient que Jésus les conduirait à la victoire. C’est avec cette assurance qu’ils l’avaient suivi jusqu’au moment où, condamné et prisonnier, il déçoit leur attente. Alors ils s’enfuient, se dispersent et se cachent. Il était donc bon que Jésus s’en allât pour que son humanité ne fût pas pour nous un piège, comme elle l’avait été pour ses disciples. En même temps, il fallait qu’il demeurât pour les raisons que nous venons d’énoncer.

Le Christ seul pouvait garder à sa Parole toute son ampleur, d’autant que sa Parole, finalement, c’est lui-même. Nous ne pouvons pas oublier que Jésus a parlé à des hommes, qu’il a parlé à une certaine époque, qu’il a parlé à une foule incapable de comprendre. C’est pourquoi il présentait son message en paraboles.

Il a déclaré lui-même qu’on ne peut pas mettre du vin nouveau dans de vieilles outres et, comme nous le lisons à la fin du quatrième Évangile, il déclare aux disciples eux-mêmes qu’il a encore beaucoup de choses à dire qu’ils ne peuvent entendre.

Par l’Église nous parvient le sens mystique de la Révélation

La Parole du Christ n’est donc pas tellement celle qu’il a prononcée, car celle qu’il a prononcée a pu être limitée par son auditoire et les circonstances. Au moment où Jésus accomplit son ministère, la Palestine est tout entière livrée à des mouvements révolutionnaires. Il y a des mots qui sont des mots explosifs, en particulier le terme de Messie, auquel Jésus ne répond jamais et qu’il acceptera uniquement, d’après les synoptiques, au moment de la Confession de Césarée, tout en interdisant d’ailleurs à ses disciples de le révéler à personne.

Il y avait des associations politiques accrochées à certains mots qui rendaient l’expression extrêmement dangereuse. A cause de toutes ces raisons, parce que Jésus était prisonnier, d’une certaine manière, des limites de son auditoire, son message s’identifie à sa Personne. Et c’est du commentaire qu’il en donnera à travers le mystère de l’Église que ressortira dans tout son relief la nouveauté de l’Évangile. Le Christ mystique, pourrait-on dire, passe son temps à commenter le Christ de l’Histoire.

C’est finalement de l’Église que nous tenons le dernier mot du message de Jésus. C’est de l’Église que le sens mystique de la Révélation de notre Seigneur nous parvient sous la forme la plus dépouillée. Si l’on étudie l’histoire des dogmes, on se rend compte de cette progression. On ne peut que rendre grâces à Dieu de vivre à l’époque où l’on vit, de n’être pas confronté avec le langage encore très incertain dans son expression de l’Église apostolique où il fallait inventer tout un vocabulaire et où il fallait laisser inexprimée, à cause d’un langage qui s’y refusait, toute la nouveauté du mystère de Jésus.

Jésus demeurera donc avec nous jusqu’à la fin des siècles par l’Église. Mais, puisqu’il est invisible, puisqu’il faut bien qu’il recoure à des hommes pour proposer son message – des hommes, il est vrai, qu’il a choisis et préparés à cette intention mais qui restent des hommes – comment échapper aux limites humaines ?

Ces hommes qui ne l’ont pas compris de son vivant, sans doute ont-ils été illuminés le jour de la Pentecôte ; mais qui peut nous garantir qu’ils ne vont pas réduire le message du Christ à ce qu’ils en peuvent comprendre ? Pourtant, il est impossible que l’œuvre de Jésus continuât sans se poursuivre à travers la communauté apostolique. Que le Christ ait prévu le danger auquel il s’exposait en confiant sa Parole à des hommes, nous en avons déjà un indice dans le fait que la révélation à Saül sur le chemin de Damas prend la forme que nous connaissons bien : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Toute la théologie de l’Église est là : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Cette communauté à laquelle tu t’attaques, cette communauté que tu veux extirper, dans ton amour du judaïsme, cette communauté, en réalité, c’est moi-même. C’est dans cette optique que Saül se convertit, percevant en même temps Jésus dans l’Église et l’Église en Jésus. C’est pourquoi il nous parlera avec tant de fermeté du mystère de l’Église, parce que c’est le mystère même de sa conversion. Pour lui, le témoignage de l’Église et celui du Christ sont absolument inséparables, puisqu’il a connu le Christ dans la lumière de cette parole qui identifie le Christ et la communauté apostolique. Si cela est vrai – et cela est vrai, et fondamental ! – cela nous permet immédiatement de découvrir le caractère sacramentel de l’Église.

Le sacrement relie à la Personne de Jésus

Si l’Église, c’est Jésus, il faut conclure immédiatement que tout ce qui n’est pas Jésus n’est pas l’Église, et que les hommes qui nous répètent ou nous proposent le témoignage de Jésus sont complètement dépouillés d’eux-mêmes et réduits à l’état de sacrement. Les Apôtres, transformés par l’illumination de l’Esprit et lancés par cette illumination à la conquête du monde, ont parfaitement conscience que c’est le Seigneur qui parle et agit à travers eux. Ils ne peuvent disposer de sa Parole : c’est elle qui les mesure. Ils ont à s’effacer tout entiers en elle pour laisser le Christ devenir la vie de toute l’humanité.

Il y a là quelque chose de considérable et de merveilleux, parce que nous avons l’intuition que, par cette investiture sacramentelle constamment renouvelée et propagée par la succession apostolique, nous sommes déliés de toutes limites humaines, car à travers les Apôtres comme à travers leurs successeurs, nous sommes référés immédiatement à la Personne de Jésus. La parole des Apôtres et de leurs successeurs, nous l’entendrons dans la propre lumière du Christ, cette lumière qui nous est communiquée dans le rayonnement de la foi. Entre Jésus et nous, il n’y a pas d’intermédiaire, car le sacrement ne fait pas écran. Le sacrement est pour la foi un signe diaphane qui nous relie immédiatement à la Personne de Jésus.

Cela va si loin que nous ne sommes aucunement liés à la manière dont ceux qui nous proposent le message le comprennent eux-mêmes. Il y a là une situation analogue à celle que vous expérimentez tous les jours, lorsque vous participez à la liturgie eucharistique. Vous ne doutez pas un instant que le prêtre qui célèbre ne célèbre pas en raison de ses dons particuliers, de ses talents, de sa personnalité singulière, qu’il est à l’autel uniquement en tant qu’il est ordonné, c’est-à-dire identifié sacramentellement à la Personne de Jésus. C’est parce qu’il est prêtre, et non parce qu’il est lui, et justement parce qu’il n’est pas lui, en tant qu’il est un pur sacrement, c’est à ce titre, uniquement, qu’il agit avec efficacité. Lorsque vous recevez la sainte communion de ses mains, vous savez parfaitement que vous n’êtes pas liés à ses états d’âme. Quelles que soient sa ferveur ou son indignité, de toute manière il agit au nom de l’Église, au sein de la communauté, et il est de toute évidence que le prêtre perd tous ses pouvoirs s’il agit en dehors de l’Église et à l’encontre de la communauté. L’idée de consacrer du vin dans un bar, comme dans le film Le Défroqué, est absurde : une consécration de ce genre est à priori invalide, justement parce que le prêtre ne peut pas disposer du pouvoir consécratoire. Il a été ordonné pour la communauté, dans la communauté et, d’une certaine manière, par la communauté, pour perpétuer le mémorial du Seigneur. Mais ce n’est pas là sa propriété, ce n’est pas un monopole dont il pourrait disposer. Il n’accomplit la divine liturgie que dans un état de sacrement, et donc dans un état d’absolue démission.

De même que vous ne vous sentez pas liés aux états d’âme, à la ferveur ou au manque de ferveur, à la dignité ou à l’indignité du prêtre, pourvu qu’il célèbre comme un prêtre de l’Église, dans l’Église et pour elle, de même vous n’êtes pas liés davantage à l’intelligence que le pape et les Pères du Concile peuvent avoir du message qu’ils proposent, parce qu’ils n’accomplissent ici qu’un ministère sacramentel. En tant qu’évêques ou pape, ils sont toujours et sûrement des sacrements. La démission fondamentale à laquelle ils sont astreints est la garantie qu’ils ne peuvent rien mêler d’eux-mêmes au message qu’ils proposent, et cela nous exonère parfaitement, nous affranchit totalement de l’intelligence qu’ils en ont.

De même qu’une femme illettrée peut communier avec beaucoup plus de ferveur que le prêtre qui lui donne la communion, la même femme illettrée peut entendre et comprendre le message du Concile ou la décision pontificale beaucoup plus profondément que le pape et les évêques eux-mêmes, si sa sainteté l’emporte sur la leur.

Conciles et infaillibilité pontificale

On voit d’ailleurs que l’histoire des Conciles présente parfois des défauts humains que la foi est absolument impuissante à cacher, comme ces Conciles du 5ème siècle qui ont donné lieu à quelques batailles bien éloignées de la charité chrétienne. Il n’empêche que de ces Conciles sont sorties de profondes définitions de la foi qui ont désembroussaillé le témoignage apostolique en le reformulant avec une précision admirable dans une langue différente et beaucoup mieux adaptée aux exigences de la vie mystique.

Si nous n’avions pas les définitions de Chalcédoine, qui ont donné lieu à tant de batailles et de discussions, il est évident que nous ne pourrions pas lire le Nouveau Testament avec la même plénitude que nous le faisons, parce que le fait d’avoir déclaré les deux natures parfaitement inconfusibles, chacune gardant ses propriétés, campe immédiatement la figure de Jésus dans sa pleine réalité humaine. Cela nous empêche de voir en Dieu un être fantastique en faisant un mélange incompréhensible de la divinité et de l’humanité. Il se peut que les Pères qui se battaient sur ce terrain et qui menaçaient parfois de s’assassiner pour « ne pas diviser le Christ », disaient les anti-chalcédoniens, ne comprissent pas, à ce moment-là, l’importance des travaux qu’ils accomplissaient. Peu importe ! Le Saint-Esprit agissait, et les âmes de bonne volonté n’avaient qu’à fermer les yeux sur toutes les défaillances humaines auxquelles elles n’étaient pas liées pour retrouver la pure lumière du Christ.

C’est le sens même de l’infaillibilité pontificale. C’est la proclamation la plus parfaite de la démission de l’homme. Il est étonnant que les courtisans de Pie IX, sous le règne de qui a été définie l’infaillibilité pontificale, au moment où s’effondrait d’ailleurs le pouvoir temporel, aient cru flatter le pape en lui offrant en hommage l’infaillibilité ou la définition de celle-ci. Elle signifiait précisément le contraire d’un hommage : elle était l’affirmation d’une démission totale. Elle voulait dire : vous ne comptez pas ; vous n’êtes absolument pour rien dans notre foi. L’intelligence que vous avez des mystères divins ne nous concerne pas. Vous êtes un fidèle comme un autre quant à votre vie personnelle – comme l’est tout prêtre dans sa vie personnelle – car votre pouvoir est une démission et il fait de vous simplement le sacrement de l’unité dans une foi qui est universelle et fournit à tous les hommes comme la nourriture même de leur vie mystique.

Une mission accomplie dans une démission

Dans la mesure où le mystère de l’Église est perçu dans cette lumière, où tous les membres de l’Église – évêques, prêtres, baptisés, confirmés, époux dont le mariage est lui-même une mission – sont vus ainsi, les difficultés de considérer l’homme qui propose le message comme un écran entre le Christ et nous s’évanouissent complètement. Il n’y a plus d’écran, car l’homme ne peut pas disposer du dépôt. Il est assisté, pour le proposer, d’une manière infaillible. Il ne peut aucunement l’altérer et nous ne dépendons d’aucune sorte de l’intelligence qu’il peut avoir du message.

Si son message est vraiment celui de l’Église, c’est-à-dire celui de Jésus, lui-même ne peut l’entendre que par la foi et l’amour, comme tout le monde. Il ne fait que grandir, comme chacun des fidèles, dans l’intelligence de ce message et il ne saurait imposer à personne l’étape où il en est arrivé de sa compréhension du mystère divin.

L’œcuménisme

Dans le débat si pathétique de l’œcuménisme, il serait évidemment de la plus haute importance que l’on élaborât une théologie de la démission. Si l’Église ne peut accomplir sa mission que par une démission, il ne s’agit pas de savoir si une partie l’emportera sur l’autre, si un seul dominera l’autre, mais si tous, jusqu’à la racine de l’être, nous serons dévêtus de nous-mêmes pour être revêtus de Jésus-Christ.

Il faudrait donc éliminer radicalement ce mot de primauté dans ces débats si délicats, où les hommes apportent d’ailleurs une bonne volonté croissante. Il est évident que si nous sommes encore loin du but, il y a une progression énorme dans le fait qu’une charité intense s’est développée sous l’égide de l’admirable Jean XXIII dans une fraternisation très authentique. Les chrétiens divisés cherchent à s’entendre, à se comprendre, à traduire chacun dans son langage le langage d’autrui pour le mieux assimiler. C’est déjà beaucoup qu’une barrière psychologique ait été abattue, on peut le penser, d’une manière définitive.

Il reste cependant que si le catholique s’assied sur ses positions, s’il attend que les autres viennent à lui, s’il pense détenir le monopole de la vérité, s’il croit qu’il n’a rien à réformer en soi, s’il pense que ses formules sont parfaites, qu’elles ne sont pas susceptibles d’être traduites dans un langage nouveau, adapté à l’esprit de notre temps, si surtout il manie avec imprudence les mots d’infaillibilité et de primauté, il risque, à rebours de ses meilleures intentions, d’éloigner les autres définitivement.

Si l’on respecte les chrétiens qui ne sont pas rattachés explicitement au Siège de Pierre, si l’on comprend au prix de quel martyre ils ont souvent persévéré dans leur foi – je pense aux coptes qui, depuis l’Hégire, depuis le 7ème siècle, ont gardé leur amour et leur fidélité au Christ en vivant sous un pouvoir étranger et non chrétien, dans un isolement où rien ne pouvait leur parvenir du reste de la chrétienté : ils ont néanmoins continué à prier le Seigneur, à tatouer leur poignet de sa croix, à s’affirmer explicitement comme chrétiens, à jeûner avec ferveur en l’honneur de la Vierge – si l’on songe à tout ceci, on ne peut pas ne pas conclure que la séparation de ces chrétiens est un accident dont ils ne sont pas responsables.

Cela vaut pour tous les orthodoxes. Cela vaut pour les protestants qui ont été séparés du Siège de Pierre, par le fait de leurs princes et non pas de leur foi.

On ne saurait donc méconnaître que ce témoignage chrétien, porté par des âmes ardentes qui vivent certainement de la vie du Seigneur, exige le plus grand respect et il faut aller à sa rencontre en abaissant les barrières d’un langage inutile qui risque de fausser, pour les catholiques eux-mêmes, le sens du mystère de l’Église.

Il faudrait que la fonction de Pierre dans l’Église apparaisse immédiatement comme un service d’unité, comme un sacrement d’unité dans une totale et absolue démission. Pour prendre l’affirmation la plus contestée : si on ramenait l’infaillibilité pontificale à l’identification qui émane de Jésus lui-même : « Je suis Jésus que tu persécutes », si on comprenait que l’Église, aujourd’hui comme alors, ne peut être que Jésus et que, si elle est Jésus, elle nous donne nécessairement, sans l’adultérer, la Parole, la Parole qui est vie, lumière, immortalité, on ne se scandaliserait pas de cette affirmation de l’infaillibilité investie dans la fonction de Pierre, comme d’ailleurs dans l’autorité collégiale de l’épiscopat.

Ce qui paraîtrait scandaleux, ce serait, au contraire, que des hommes s’interposent entre Jésus et nous, qu’ils nous lient à leurs propres interprétations, qu’ils limitent le message à leur propre mesure. Nous ne pouvons évidemment recevoir le message avec une conscience libérée que si ceux qui nous le proposent ne comptent pas, que s’ils sont tout entiers effacés dans la Personne de Jésus, que si leur mission correspond intégralement à une démission.

Nulle part plus libre que dans l’Église

C’est ce qui me fait dire qu’on n’est jamais plus libre et nulle part plus libre que dans l’Église, précisément parce qu’on n’est jamais lié à une autorité humaine et qu’on ne dépend jamais des limites humaines. Si on en est blessé, c’est parce que la foi n’est pas allée assez profond pour rejoindre l’identité originelle : « Je suis Jésus que tu persécutes ».

Cette situation a pour conséquence – ce qui est très important ! – que le Credo est entendu par chacun au niveau même de sa foi et de son amour. S’il y a une convergence des fidèles dans une affirmation commune, une convergence des regards vers la Personne du Seigneur, il reste que les mêmes mots n’ont pas le même sens pour tous. Ils vont bien dans la même direction, mais chacun les entend au niveau de sa vie intérieure. C’est pourquoi il n’y a pas de limite à l’intelligence du message, et que nous sommes invités à progresser sans cesse dans la lumière pour désentraver l’Évangile de tout ce que nous pouvons y mêler de nous-même car, même avec les mots les plus parfaits, les formules qui coïncident le mieux avec la pauvreté du Christ, il reste que l’homme qui les emploie risque toujours de les infléchir dans son sens. Le fidèle est donc constamment ramené à la lumière et au dialogue de sa foi, qui est un dialogue engagé avec le Seigneur lui-même sans aucune interposition d’une présence humaine.

Le vicariat du Christ, un titre ou une mission universelle ?

On peut trouver souhaitable, pour écarter tout obstacle, de ne pas exagérer l’affirmation du vicariat du Christ dans la personne du pape. Un pape qui manquait singulièrement d’humour se laissait appeler vice-Dieu. Il y a là quelque chose de choquant, et il est évident qu’un titre comme celui de Vicaire du Christ risque d’introduire d’énormes confusions non seulement de la part de ceux qui le considèrent du dehors, mais chez les catholiques, chez les évêques et jusque chez le pape lui-même parce que, finalement, on risque de faire du pape un être solitaire qui a pour fonction de commander à toute l’Église, qui la contient tout entière en sa personne, qui peut l’identifier avec soi et qui, dans cette solitude quintessenciée, est exposé à perdre tout contact avec le peuple chrétien.

Il ne s’agit pas de contester ce terme Vicaire du Christ : le pape est bien le Vicaire du Christ dans l’ordre sacerdotal. Il est Vicaire du Christ comme sacrement de l’unité et ce vicariat est absolument nécessaire, car il continue et explicite magnifiquement l’identification posée par le Seigneur Jésus lui-même dans la vision de Damas. Mais il ne faut pas oublier que tout homme est vicaire du Christ. Notre Seigneur l’a fortement déclaré lorsqu’il a dit : « J’ai eu faim, j’ai eu soif, j’ai été nu, j’ai été en prison… Tout ce que vous avez fait, c’est à moi que vous l’avez fait ». On ne peut pas dire de manière plus formelle que, en toute humanité, le Christ est présent. C’est à travers tout homme que nous sommes appelés à communier à sa Présence.

Si donc nous retenons le vicariat pontifical avec respect et amour, c’est pour nous exposer à la lumière de ce sacrement d’unité, mais nous ne limitons pas le vicariat du Christ à une seule personne. Nous voulons l’étendre à toute l’humanité et vénérer le Christ en tous les hommes, chacun selon sa fonction, parce que c’est le même Christ qui nous apparaît sous des traits différents et qui appelle en nous le même respect et la même gratitude.

Pour ce qui concerne le pape, il semble que certaines modifications du protocole seraient extrêmement souhaitables pour ne pas tout faire dépendre d’un homme seul et entretenu dans sa solitude, porté sur le pavois, perpétuellement encensé au point de risquer de ne prendre conseil que de lui-même et d’oublier qu’il est un homme. Jean XXIII d’ailleurs ne l’a pas oublié et a su être magnifiquement un homme parmi les hommes. Sans doute, par son investiture et sa qualité de sacrement, le pape sera toujours préservé d’abus qui pourraient mettre en danger la vie de l’Église ; mais, à considérer les choses en général, son apostolat serait infiniment plus fécond si ce vicariat du Christ gardait son sens mystique, qui peut être étendu à toute l’humanité puisque tous les hommes ont la même mission qu’ils exercent dans des fonctions différentes. Tous les membres de l’Église ont la même mission, c’est-à-dire qu’ils ont à devenir Christ pour christifier les autres et, s’ils n’ont pas la même fonction que le pape, ils n’en restent pas moins chargés, comme le pape, du salut de tous les hommes.

Si tous nos frères et amis orthodoxes, protestants, juifs et même musulmans, bouddhistes et shintoïstes pouvaient entendre ce message sous cette forme agenouillée, s’ils pouvaient vraiment constater et éprouver que nous sommes tous en état de démission, comme le problème de l’unité serait simplifié et comme il semble que s’approcherait sa solution !

Toute grâce est une mission

Ceci d’ailleurs nous amène à conclure que, puisque le vicariat du Christ s’étend à tous les hommes, chacun de nous est vicaire du Christ, chargé de toute l’Église, et nous ne pouvons être chrétiens qu’en étant à la fois en état de mission et en état de démission. Le christianisme n’est pas un monopole pour nous. Il n’est pas européen. Il n’est pas de race blanche. Il s’adresse à tous les hommes, et une grâce reçue par les uns est une grâce offerte à tous les autres.

« Le christianisme n’est pas un monopole, il n’est pas européen, ni de race blanche. Il s’adresse à tous les hommes, et une grâce reçue par les uns est une grâce offerte à tous les autres. »

Toute grâce est une mission et, depuis notre baptême, nous sommes du matin au soir et du soir au matin en état de mission. C’est le sens du mot apostolique, c’est-à-dire envoyé. Où que nous soyons, quoi que nous fassions, nous sommes tous et toujours envoyés. Nous devons être le levain dans la pâte pour faire fermenter l’humanité dans le sens de sa libération divine.

Nous ne pouvons exercer notre mission que si nous sommes en état de démission. L’humanité chrétienne n’est pas autre chose que l’effacement consubstantiel à l’amour. On ne peut pas aimer en se gonflant soi-même. On ne peut aimer qu’en faisant le vide en soi pour accueillir l’être aimé dans un espace respirable. C’est pourquoi l’humilité chrétienne est liée essentiellement à la mission chrétienne, justement parce que nous ne sommes jamais là pour nous. Nous avons tous été ordonnés dès notre baptême à la Personne de Jésus-Christ.

Nous sommes un peuple sacerdotal, comme dit saint Pierre, un peuple mystique, un peuple spirituel qui n’a pas de racines charnelles et qui doit s’ouvrir à tout l’univers. La vertu n’est pas un luxe, une élégance dont nous doterions notre propre personne. La vertu est la condition d’un apostolat qui ne peut être fécond que si le Christ peut transparaître à travers nous. Nous avons donc constamment à prendre vis-à-vis des autres l’attitude que le Christ prendrait à notre place. Là, il n’y a pas de partage. Nous ne pouvons pas nous livrer à des pratiques de dévotion, ajouter à la messe le bréviaire, le rosaire, le salut du Saint-Sacrement, etc., et nous dire : maintenant, j’en ai assez fait pour le Bon Dieu, ma journée lui a été suffisamment consacrée. Cela n’a aucun sens, car on ne peut jamais fermer le guichet de l’amour.

« On ne peut jamais fermer le guichet de l’amour. »

On ne peut jamais méconnaître le visage du Christ dans n’importe quel être humain : vos voisins, vos camarades de travail, vos parents et votre parenté, sympathiques ou non, chacun a le droit rigoureux d’exiger de vous ce don ineffable qu’est le Christ lui-même, justement parce que la vérité est Quelqu’un, qu’elle est une Personne, qu’elle n’a pas de limites, elle ne peut se faire jour qu’à travers la transparence de notre vie. Si elle se réduit à des mots, même parfaits, ces mots écorcheront l’âme d’autrui, surtout si nous les prononçons avec un cœur encore accroché à ses possessions. Tout ce que nous pouvons garder en nous de limites et de ressentiments empêchera l’authenticité du message et fera écran entre le Christ et les autres. Nous avons donc toujours à surmonter nos limites pour lui, pour qu’il ne soit pas transformé par nous en une idole et que ses paroles gardent leur pouvoir de vie éternelle.

Nous voyons donc que le mystère de l’Église nous concerne tous radicalement. C’est le mystère même de notre vie. Nous sommes l’Église des pieds à la tête, comme nous sommes envoyés le jour et la nuit pour que le Christ soit le vivant que l’homme de la rue puisse rencontrer au tournant du chemin.

Un christianisme illimité dégagé de toute formule

Si le Christ ne peut être rencontré, s’il faut aller dans les archives pour repérer son souvenir, il y a des gens pour qui il restera à jamais un inconnu et qui resteront dans leur indifférence, appelant en vain un secours et ne pouvant jamais rencontrer ce visage qui serait pour eux la source de vie.

Chacun de nous a pu rencontrer des hommes qui n’ont pas la foi explicite qui est la nôtre, qui la contredisent peut-être ou même la combattent, des hommes d’une révélation non chrétienne ou se passant de toute révélation, et constater que ces hommes, en se remettant à la droiture de leur conscience, peuvent parfois rendre un son authentiquement chrétien et avoir une attitude admirablement édifiante.

Vous avez pu être illuminés, réconfortés par la présence d’êtres qui ne partagent pas explicitement votre foi. Comment voulez-vous que ces êtres – et il y en a incontestablement beaucoup – comment voulez-vous que ces êtres joignent le christianisme simplement pour changer de formule, pour se charger d’une autre formule que celle qu’ils ont apprise ou qu’ils ont eux-mêmes forgée, si le christianisme ne leur apparaît pas, à travers nous, immédiatement, comme dégagé de toute formule, comme illimité dans son message, enfin comme un visage, comme une personne, comme un cœur ouvert à tous et à tout et qui élargit immensément la vie, lui confère toute sa grandeur, toute sa noblesse et toute sa beauté.

C’est quand ceux qui ne sont pas joints explicitement à l’Église se reconnaîtront chez eux en elle à travers nous, qu’il n’y aura plus de problème. Ils joindront le Christ parce qu’ils le reconnaîtront. Ils en vivaient déjà, et le reconnaître explicitement sera triompher des limites qui pouvaient encore les affecter. La seule mission, le seul apostolat fécond est celui qui est littéralement catholique et qui manifeste Dieu dans le Verbe incarné dont l’existence se prolonge dans le mystère de l’Église.

Il n’y a pas d’hésitation possible. C’est dans cette direction qu’il faut chercher l’identification entre l’Église et Jésus. L’Église ne peut nous intéresser, nous passionner, requérir toutes nos énergies que dans la mesure, justement, où elle réalise cette plénitude qui révèle à la fois la tendresse de Dieu et la grandeur de l’homme. Envoyés comme les Apôtres, nous avons à être catholiques comme eux, c’est-à-dire universels, ce qui comporte en nous une exigence de dépouillement qui enracine notre vie dans un mystère de pauvreté qui éclaire tout le mystère de l’Église, comme il éclaire le mystère de Jésus, comme il a sa source dans le mystère de la très Sainte Trinité.

(*) Livre Emerveillement et pauvreté

Retraite à des oblates bénédictines ; Préface de Gabriel Ispérian
Publié par les Editions Saint-Augustin, avril 2009, 260 pages, broché
ISBN : 2-88011-458-6
Existe aussi en format numérique format ePub pour liseuses.

ffn 63 0904

03/03/2019 mars 2019

Déjà publié sur le site les : 09-17/05/2015

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