24/10/2005 – L’Eucharistie instituée pour réaliser l’unité de l’humanité entière. (Personnel)

Reprise
que j’espère régulière, après… panne d’ordinateur !

Un développement de l’enseignement traditionnel sur l’Eucharistie ?

Relisez le texte  » sité  » le 19 octobre.

Les évêques réunis en synode ne le liront pas, pas plus qu’ils ne liront tout le livre :  » Un autre regard sur l’Eucharistie « , et il faut comprendre pourquoi ils ont raison de ne pas le lire. De même qu’il faut comprendre les sœurs ne voulant pas remettre au Père de Boissière l’enregistrement d’une conférence de Zundel sur l’Eucharistie parce que cela leur apparaissait peu ou pas conforme à la doctrine traditionnelle de l’Eglise. Il faudra sans doute encore bien du temps pour que l’Eglise officielle accepte et diffuse l’enseignement eucharistique zundélien. Cela semble bousculer un enseignement séculaire ! Mais cela peut paraître urgent.

Car on peut désirer que cet enseignement soit donné le plus tôt possible pour la raison toute simple que la jeunesse actuelle est plus exigeante que nous autrefois quant à ce qu’on leur demande de croire, et l’une des raisons de leur indifférence généralisée quant au christianisme est sans doute que la présence de Dieu en l’Eucharistie leur paraît absurde, et qu’ils n’acceptent plus de la même façon que leurs aînés cette apparence d’absurdité :  » Dieu dans une miette de pain !  » Le créateur des millions de galaxies et des milliards de soleils dans une miette de pain !

Ce qu’on doit dire clairement, et que personne ne peut refuser, c’est d’abord que  » Dieu est esprit  » et que ceux qui L’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. Et que par conséquent Dieu ne peut être présent en l’Eucharistie que selon qu’Il est esprit.. Et que l’incarnation divine parfaite en Jésus-Christ ne peut aucunement apporter une exception à cette vérité.

Ce qu’il faut dire ensuite, c’est que Jésus ne dit pas en instituant l’Eucharistie :  » Ceci est le corps de Dieu « , de même qu’il n’a jamais dit :  » Je suis Dieu « , mais bien :  » Ceci est mon corps « , et ce corps infiniment béni est une créature qui a commencé d’exister, qui donc a été créée en le sein de Marie, et Ce Corps reste une créature même ressuscité, même eucharistié, même admirablement et infiniment agrandi et ennobli par la façon de Son Passage au Père, dont l ‘Eucharistie est le sacrement, Ce Corps reste et restera éternellement une créature.

Ce qu’il faut encore ajouter, c’est, selon l’  » adoro te «  de saint Thomas, que l’on doit adorer en le saint sacrement non pas un Dieu caché, mais la Divinité cachée, ce qui n’est pas la même chose. La divinité a parfaitement saisi ce Corps, mais elle n’a pas fait de l’Humanité de Jésus- Christ, de Son Corps, un Dieu. Etre parfaitement divinisé, et être Dieu, ce n’est pas la même chose.

Si le Verbe de Dieu est identiquement le Fils éternel du Père, égal en divinité, on comprend que l’on puisse dire qu’Il est Dieu, bien qu’il faille remarquer que, dans le prologue de Jean, si l’on suit l’ordre des mots, il est écrit que  » Dieu est le Verbe « , et non pas que le Verbe est Dieu. D’où la préférence dite par Zundel : plutôt que de dire qu’Il est Dieu, je préfère qu’on dise :  » Dieu est Lui « . Dans l’Ecriture, Dieu est toujours sujet, jamais attribut.

Et il faut aussi tenter de comprendre ce que Zundel a dit bien des fois : l’Eucharistie n’est pas instituée par le Christ pour que Dieu soit réellement présent à l’homme en le saint sacrement mais bien pour que l’homme puisse devenir réellement présent à Dieu. Dieu est toujours réellement présent, selon qu’Il est esprit, à tout homme, Il ne l’est pas davantage à l’homme quand l’homme communie, mais ce qui se passe quand l’homme communie, c’est qu’il reçoit le moyen, la grâce, de pouvoir être maintenant réellement présent à Dieu, plus précisément réellement offert à Dieu comme le Christ l’est dans ce sacrifice, c’est le sacrifice de l’offrande parfaite, dont l’Eucharistie est le sacrement. Si l’on fait bien attention, on verra d’ailleurs qu’aucune présence réelle n’est possible sans offrande de soi.

Enfin il est capital de dire et redire que l’Eucharistie est instituée par le Christ pour donner aux hommes de pouvoir opérer tout au long des siècles et millénaires l’unité de l’humanité entière, et la prière de Jésus qui termine le discours après cette institution, juste avant son entrée dans sa Passion-Mort-Résurrection-Ascension, et pour en donner le sens, est justement pour cette unité. La dimension d’universalité de l’Eucharistie est capitale, aucune communion véritable n’est possible quand celui qui la reçoit est en état de discorde avec un seul de ses frères. D’où l’insistance de Saint Paul, sous peine de dramatiques conséquences, sur un discernement préalable à toute communion.

On omet presque toujours de réaliser que, lorsqu’on reçoit le Corps du Christ dans l’Eucharistie, on reçoit la Trinité entière. Elle est déjà présente en permanence en le cœur de tout homme, voulant opérer en chacun ce qui fait que Dieu est ce Dieu Trinité, mais le Dieu Trinité n’y est tout à son aise, si l‘on peut dire, que lorsque l’homme reçoit l’Eucharistie dans les meilleures conditions.

Et la Trinité est en éternel désir de l’unité parfaite des hommes, cela fait partie de son être éternel, et c‘est dans ce but que le Fils de Dieu se fait homme. Eternellement le Dieu en trois Personnes est parfaitement UN. Et il n’est pas impossible que cette parfaite unité soit le  » fruit  » d’une éternelle victoire sur soi de chaque Personne divine ? La parfaite unité des hommes sera elle-même le fruit d’une victoire de chaque homme sur soi.

On devra souligner l’importance non seulement de la Messe mais encore de l’adoration eucharistique : le Saint Sacrement doit être adoré essentiellement pour la libération de celui qui adore, pour que s’efface en lui toute aversion ne serait-ce que pour une seule personne. Ce sera la façon, nécessaire pour chacun, de travailler à l’unification de l’humanité entière, et par là même de vivre la ressemblance avec Dieu… En un cœur ainsi libéré des choses merveilleuses pourront s’accomplir.

(À suivre, à reprendre)