1951 – L’Eglise échappe comme Christ à toute approche extérieure

30/01/2006
janvier 2006

Maurice Zundel, entretien chez Madame Frère à Paris en 1951. Mystère de l’Eglise. La communauté ecclésiale ne revêt sa transparence de sacrement qu’au niveau intérieur et mystique.

L’Église échappe autant que le Christ à toute approche extérieure, elle constitue comme le Christ, avec Lui et en Lui, un seul mystère de foi qu’on ne peut découvrir qu’au prix d’un engagement total par une conversion perpétuellement renouvelée : il faut continuellement changer d’étage, c’est seulement cela qui opère en l’homme la rencontre authentique avec Dieu. C’est à ce niveau intérieur et mystique, c’est à ce niveau exclusivement, que la communauté ecclésiale revêt sa transparence de sacrement, et qu’elle s’atteste comme le Christ-Eglise, comme l’actualité permanente de la Présence du Seigneur.

Voir dans l’Église, comme l’a fait Charlemagne, un organisme administratif aligné sur les institutions de l’Etat et agissant de concert avec lui, c’est en toute rigueur la négation et la ruine du christianisme, cela s’opère en dépit des apparences quand on naturalise le mystère.

Le point de contact indispensable entre l’Église et le fidèle est la conversion, une relation strictement personnelle et personnifiante avec Dieu. En dehors de cela le christianisme devient un apanage de la tribu, un appendice du gouvernement temporel, un élément de la culture occidentale ou de la structure capitaliste, tout ce qu’on veut ! Sauf l’Évangile et la Présence de Jésus-Christ.

Date de publication sur le site : 30/01/2006