17/10/2005 – L’invitation d’Einstein ? (Personnel)

L’Eglise
et le christianisme sont obligés aujourd’hui de franchir une étape décisive sous peine de s’éteindre lentement.

Hier soir sur Arte le thème de la soirée portait sur la science et Einstein. Avec un film passionnant sur le mythe Einstein où il revivait devant nous.

Einstein ne croyait pas en la vie éternelle. Il aurait fallu sans doute dans l’Eglise et pour le christianisme le franchissement, pas encore fait, d’une étape aussi décisive que celle qu’il a fait franchir à la physique, pour lui permettre d’en envisager la possibilité. Je pense que le christianisme doit nécessairement aujourd’hui, non pas changer de nature ou renier son passé et sa tradition, mais opérer un passage décisif que je vois aussi important pour l’Eglise et le monde entier que celui opéré par Einstein pour la physique.

Si Einstein a parlé de l’humanité contemporaine comme de  » cet affligeant troupeau d’êtres humains  » , je ne pense pas qu’on puisse douter de la pertinence de ce propos, et il est possible que de nombreux hommes d’Eglise en fassent parti, pourquoi ne pas avoir le courage de le penser et dire ? En faire prendre conscience est peut-être le meilleur service qu’on puisse rendre à l’Eglise. On peut se référer ici au premier texte porté sur ce site le 23 février dernier et à celui qui le suit. Il s’agit tout de même d’une  » chose  » extrêmement grave puisqu’il y va de l’avenir de l’humanité.

Comment se fait-il que le livre publié aux éditions du Jubilé  » Un autre regard sur l’Eucharistie  » ait été si mal perçu au Portugal et au Canada où de doctes théologiens ont été jusqu’à dire haut et clair que Zundel est hérétique et à rédiger une longue thèse pour le démontrer ? Comment se fait-il qu’en cette année consacrée à l’Eucharistie ce livre ne figure jamais dans les recensions d’ouvrages traitant de l’Eucharistie ? C’est parce qu’on a peur ! On n’a pas compris, on y voit un risque d’ébranler la foi chrétienne traditionnelle. Règne-t-il alors encore dans l’Eglise un véritable obscurantisme ?

Pour se convaincre de ce que le christianisme, bien loin d’être en voie de s’éteindre, connaît une nouvelle expansion aujourd’hui, on se réjouit de voir se multiplier les chrétiens dans les pays non-occidentaux. Mais sont-ils vraiment l’avenir de l’Eglise s’ils acceptent totalement le christianisme tel qu’il a été vécu en Occident jusqu’au 20ème siècle ? Tel qu’il a été vécu dans cet Occident chrétien, dans cette France fille aînée de l’Eglise, mais en laquelle aujourd’hui l’immense majorité des jeunes s’en désintéresse complètement ?

J’ose prétendre aujourd’hui que la mystique zundélienne est capable de faire faire à l’Eglise ce pas décisif. Et je dis cela pour le fréquenter presque quotidiennement depuis 25 années. Et j’ajoute immédiatement que cette mystique est encore presque totalement méconnue dans l’Eglise catholique.

C’est une mystique nouvelle et ancienne. Une mystique essentiellement centrée sur une nouvelle découverte et expérience des mystères de la Trinité, de l’Eucharistie et de l’Eglise, appelant une nouvelle perception, un nouveau sens, extrêmement libérateur, de… toutes choses, et, pour moi, seul capable d’intéresser nouvellement la génération montante au christianisme.

Encore hier une aimable personne me disait que les textes apportés quotidiennement sur le site élan-en-trinité (aujourd’hui « mauricezundel.net ») la comblaient, qu’elle n’avait plus besoin maintenant de chercher apaisement intérieur dans les mystiques orientales, elle trouve ici infiniment mieux ! Comme elle le faisait auparavant, et elle m’a passé le livre, magnifiquement relié :  » La Bhagavad-Gita  » telle qu’elle est  » La pensée en est très riche, mais la pauvreté apparaît si on la compare à la richesse unique de la mystique chrétienne.

La mystique zundélienne est encore presque totalement inconnue dans l’Eglise catholique, elle n’a encore aucunement influé sur la pensée chrétienne officielle de l’Eglise, même si le Pape Paul VI, en une intuition remarquable, a été jusqu’à voir et dire en Zundel un génie spirituel pour notre époque.

Einstein a connu Freud, il n’a pas connu Zundel qui l’aurait peut-être libéré en lui redonnant confiance en l’homme. Le drame dans l’Eglise, c’est que beaucoup de ses membres importants, tous le sont !, n’ont plus aucunement le loisir de se renouveler en profondeur, de penser beaucoup, de se recueillir longuement, de sortir d’un univers de pensée trop habituel, peut-être dans un long et quotidien travail pour enfin s’apercevoir de la profondeur inouïe de la mystique chrétienne.

Einstein n’a pas tout à fait inventé le e mc2, ni la théorie de la relativité, mais il en a surtout fait ressortir l’importance capitale à la suite d’un travail acharné. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis tenté de voir une harmonie manifeste entre certaines découvertes de la mystique zundélienne et celles de la physique d’Einstein.

Qu’est-ce que la relativité ? Il s’agit d’un invariant de relation :  » Ce qui est invariant, ce ne sont pas les grandeurs physiques elles-mêmes (qui sont relatives au système par rapport auquel on les repère), mais les relations qu’elles entretiennent entre elles.  » (Extrait du Larousse) Pourquoi ne pas penser ici à cet immense mystère de  » relation  » qui est en christianisme, le mystère de la Trinité, et que Zundel a admirablement développé ? Il est encore totalement ignoré dans l’enseignement chrétien courant, où l’on se contente le plus souvent d’affirmer que Dieu est Père, Fils et Esprit, sans faire entrevoir les conséquences de la  » trinitarité  » divine ? Comment ne pas se rendre compte de ce qu’il y a dans ces développements zundéliens un pas décisif accompli dans l’intelligence du mystère chrétien ? Chez Zundel comme chez Einstein on trouve l’adjectif  » relatif  » qui ne signifie plus aucunement le contraire de l’absolu mais bien la relation.

Le monde entier, le monde contemporain a besoin urgent de commencer à saisir ce qu’est la relation trinitaire en Dieu, et ce qu’elle doit être en l’homme, sous peine sans doute de l’extinction prochaine de l’humanité entière.

L’énergie contenue dans le moindre atome est considérable, elle est égale à la masse de cet atome, infime, mais multipliée par le carré de la vitesse de la lumière, c’est énorme ! Malheureusement je ne connais rien à la physique moderne mais je vois au moins la fragilité extrême de l’atome quand on lui fait produire une énergie considérable… Tchernobyl est là. Comment ne pas penser alors ici à la fragilité divine si bien développée par Zundel ? Et, là on peut le dire, elle est totalement méconnue dans l’enseignement courant de l’Eglise de Jésus-Christ. Lui-même s’est révélé infiniment fragile, à tel point qu’Il a pu être crucifié parce qu’on ne Le comprenait pas et Le rejetait : Il l’est encore davantage aujourd’hui, Il est sinon rejeté du moins complètement oublié ou écarté ?

Ce ne sont ici que balbutiements, il est urgent que d’autres les reprennent de meilleure façon.

(À suivre) (À reprendre)