07/11/08 Intégrer la mystique zundélienne dans la prière officielle de l’Eglise ?Personnel

Personnel, avec hésitation, il faudrait reprendre ce développement.

Dans les communautés zundéliennes à naître un jour, une des missions à elles propres, de très longue haleine, pourra concerner le langage de la prière officielle de l’Eglise, il ne s’agira pas bien sûr d’en écarter le psautier, mais d’y insérer une prière, et même de très nombreuses prières, intégrant l’enseignement mystique de la foi chrétienne.

On se rappelle la réponse de ce moine âgé à une dame le félicitant d’un demi-siècle de prière avec le psautier : « L’office divin, pour moi, c’est du sable dans la bouche ! » Ce qui évidemment veut dire que ça passait très mal. Ce moine a certainement fait de cette difficulté onéreuse, de cet obstacle, l’objet d’actes de foi et d’offrandes généreuses innombrablement redits, et il est probable qu’un certain nombre de cloîtrés soient avec le temps comme obligés de faire de même ! et il ne s’agit pas de contester la valeur de ce sacrifice ! il n’en reste pas moins qu’on peut envisager, dans un avenir peut-être encore lointain, mais à préparer aujourd’hui, une prière officielle de l’Eglise moins répétitive de la littéralité des psaumes, chaque jour si possible nouvelle dans ses expressions intégrant toujours une intelligence toujours plus profonde du mystère de la sainte Trinité.

Au siècle dernier, on proposait encore aux fidèles des prières indulgenciées de ce genre : « O bon et très doux Jésus, prosterné à genoux en votre présence, je vous prie et conjure, avec toute la ferveur de mon âme, de daigner graver dans mon coeur de vifs sentiments de foi, d’espérance et de charité … »

Comparez cette prière sentimentale à celle de Zundel « sitée » il y a 3 jours : « Ah ! tu es là, Seigneur, tu m’attend au plus intime de moi-même, tu es là, Seigneur, depuis toujours sans t’imposer jamais ! Tu es là, Seigneur, et maintenant je te reconnais dans ta propre lumière, je perçois ton visage et voilà que je nais à moi-même dans cette rencontre merveilleuse avec toi, et voilà que ta présence s’enracine dans la mienne et la mienne dans la tienne (1), et voilà que nous ne sommes plus qu’un, Seigneur, je respire en toi : Tu n’es pas mon maître au sens d’un despotisme qui s’imposerait à moi ! tu es l’esprit, tu es la vérité, tu es la lumière, tu es l’éternel amour ! Seigneur, consumes mes scories ! délivre-moi de toutes mes limites, fais-moi entrer dans ta liberté divine au cœur de cette communion d’amour : la vie du Père, du Fils et du Saint Esprit ! »

C’est dans le style, toujours trinitaire, de cette prière de Zundel que l’on pourrait recomposer d’innombrables oraisons (même liturgiques, mais souvent usées par le temps et même la banalité, on n’ose pas le dire !), pour qu’un jour elles s’insèrent dans la prière liturgique. Le souci premier sera, pour en pénétrer sans cesse la profondeur, d‘intégrer davantage l’enseignement mystique, traditionnel et nouveau, dans la prière même de l’Eglise. Zundel peut inspirer très heureusement cette intégration.

Il faudrait que beaucoup s’exercent à ces nouvelles expressions pour qu’un jour l’Eglise en reconnaisse les meilleures …

O Vierge virginisante, purifie mon amour ! Remplis de bonheur mon cœur quand il te prie et contemple ! O Vierge virginisante, première fille née du cœur de ton Fils ! Première engendrée et du Père engendrant et du Fils engendré !

… Mais ces choses-là, les expressions mystiques de Zundel comme celles des mystiques chrétiens authentiques ne se laissent pas facilement pénétrer même avec la meilleure volonté et le plus grand désir ! Elles supposent un engagement total qui ne peut être notre fait que très difficilement. Dieu dépasse infiniment même notre simple désir !

Ce n’est sans doute pas seullement individuellement qu’on peut commencer à les pénétrer authentiquement, même si on les lit et relit avec la meilleure attention ! la nécessité d’une communauté nouvelle (avec un noviciat qui dure toute la vie), avec comme première vocation cette pénétration mystique, s’impose : nous avons besoin les uns des autres pour vivre mystiquement la vie chrétienne. Mais il semble infiniment désirable que notre prière assume dans ses expressions nouvelles tout le contenu de l’enseignement mystique de la foi chrétienne tout au long des siècles, et pour nous particulièrement celui de l’enseignement de M. Zundel ! ce n’est pas un hasard si Zundel intéresse et attire de plus en plus de personnes aujourd’hui sans qu’il en soit fait aucune publicité.

(1) Remarquez ici cette heureuse façon de renouveler la mise en présence de Dieu que l’on apprend à faire au début de la méditation, et qui doit perdurer durant toute l’oraison.