05/07/2005 – L’homme, Dieu Lui-même ?, est en sursis.

05/07/2005
– L’homme, Dieu Lui-même ?, est en sursis.

Aphorismes – La Rochette – septembre 1963 ; Lausanne Ouchy -déc. 1966

A chaque instant de notre vie,

nous avons à nous créer homme.

Aphorismes zundéliens.

« L’homme est d’abord un être préfabriqué, aussi bien dans sont être physique que dans son être moral. Ce qui fait le mystère de l’homme, c’est qu’il ne peut pas se contenter de la vie préfabriquée qui lui est donnée.»

« L’homme ne peut pas rester irresponsable. Etant préfabriqué l’homme a pourtant un choix à faire, une responsabilité à assumer : il doit ajouter à ce qu’il est de par sa naissance quelque chose qu’il n’est pas encore et que sa naissance ne pouvait pas lui donner, il doit devenir un autre homme que celui qu’il est.»

« L’homme se définit à partir de ce qu’il ne tient pas de sa naissance, il doit créer lui-même tout ce qui fait de lui un homme.»

(Maurice Zundel, Saint Joseph de La Rochette, septembre 1963.)

« Nos origines animales sont derrière nous, nos origines humaines sont en avant de nous.»

« Le monde lui-même, ce monde dont le Dieu intérieur, le seul vrai Dieu, pourrait être dit le Créateur, est un monde qui n’existe pas encore et que nous avons à faire exister ! »

« On ne peut pas séparer l’évolution de l’homme et celle de l’Univers, le devenir de l’homme et le devenir de l’Univers, l’avenir de l’homme et l’avenir de l’Univers, ils ne font qu’un. »

« L’Univers est embryonnaire comme nous le sommes en vertu de notre naissance charnelle.

Nous sommes embryonnaires par rapport à notre humanité authentique : nous ne pourrons donc juger le monde qu’au terme d’une humanité (au terme d’un devenir-vraiment-homme) qui nous incombe et dont nous avons la charge. »

« La naissance de l’homme à son humanité est une réalité en sursis, elle est en avant de l’homme. Il faudra nous faire homme pour le devenir d’une façon authentique. »

« L’homme, et d’une certaine manière Dieu Lui-même, est en sursis. Le seul vrai Dieu est en avant de nous comme nous-même puisque nous ne pouvons Le trouver qu’au terme de cette expérience où nous nous serons faits homme.» Cela veut dire que Dieu Lui-même pour nous est toujours de quelque manière en sursis. »

« La progression vraie de l’homme qui s’accomplit en allant du dehors au dedans implique une progression symétrique de la connaissance et de l’expérience de Dieu. »

« Notre création, la création de l’homme par lui-même, est prospective, elle n’est pas rétrospective. »

« Notre création d’homme, nous faire véritablement homme, est à reprendre à chaque instant et c’est toute la vie qu’il faut la poursuivre ! Quand nous renonçons à la poursuivre, ni nous ne pouvons plus nous connaître, ni Dieu n’a plus aucun sens parce que nous échappons à notre intimité, à notre dignité, à notre liberté, et à la Présence divine. »

(M. Zundel, Lausanne Ouchy, décembre 1966)