Lire Zundel

Nombreuses
sont les manières de lire. Et les fruits de la lecture sont variés : se divertir, s’informer, s’instruire, s’émerveiller.

Lire Zundel peut offrir ces divers aspects. Mais il est encore une autre dimension. Elle provient de l’engagement que Zundel met dans son écriture.

Car son propos vient du profond de son être. Il comporte une pâte existentielle. D’abord, Zundel est touché dans son intériorité ; il y ressent du silence, de la joie, de la compassion : Mais il vit aussi le besoin de comprendre et de partager.

Ses premiers écrits, par exemple, parlent de la liturgie. Mais la liturgie, il la vit d’abord. Comme étudiant, dans la belle ordonnance silencieuse et symbolique de l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln. Puis, comme prêtre, en célébrant l’Eucharistie, avec une ferveur qui impressionnait les fidèles.

De cette expérience sont nés des articles, puis surtout un livre : Le poème de la sainte liturgie. Sous une forme de prose poétique, il dit sa prière émerveillée. Bien sûr, il connaît bien la liturgie et son histoire, il décrit les rites avec une exacte culture. Mais là n’est pas l’essentiel. Le partage des mouvements de la prière en lui et dans les autres est bien plus fondamental.

Lire Zundel, c’est magnifique et redoutable.

Cette expérience est transformante, comme le sont tous les moments forts de l’existence.

Zundel offre donc, dans ses écrits sur de très nombreux sujets, la trace d’une expérience transformante. Il le fait avec une grande culture, avec la rigueur de l’esprit ; mais le cœur est plus important.

C’est pourquoi, lire Zundel devrait impliquer le profond de l’être. L’intelligence y a toute sa part ; elle est parfois mise à rude contribution, car le propos est parfois ardu. Mais le cœur devrait pouvoir rester au centre.

Finalement, il s’agit d’une lecture transformante. Zundel invite à partager ce qui le fait vivre et l’accomplit. Si profondément que cela peut rejoindre beaucoup de personnes.

Lire Zundel, c’est magnifique et redoutable. Car cela peut mener loin. Mais comme Zundel a toujours voulu la grandeur de l’homme dans une communion d’Amour avec le Dieu Père, Fils et Saint Esprit, le risque encouru devrait être vivifiant.

Marc Donzé