1972 – Alors toutes les objections tombent; un événement unique qui va déterminer une ère nouvelle

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data_padding_left= »3″ data_padding_right= »3″ data_top_style= »default » data_bot_style= »default » data_color= »default » data_bg_position= »top center » data_bg_repeat= »no-repeat » data_bg_attachment= »scroll » data_bg_size= »cover0.5″ data_padding_top= »0″ data_padding_bottom= »10[ » title= »Cénacle de Paris, extrait de la 3ème conférence, du 16 janvier 1972. « Comment le Dieu trinitaire révélé en Jésus-Christ éclaire le problème que nous sommes. »h5″ box_icon_type= »icon » box_icon= »cmsmasters-icon-info-1″ box_icon_size= »30″ box_icon_space= »30″ box_icon_border_width= »0″ box_icon_border_radius= »50% » box_border_width= »0″ animation_delay= »0

La Trinité, Jésus-Christ II en vit ! Il est enraciné en elle ! Aussi en témoigne-t-Il d’une manière si profonde, si vitale ! Aussi peut-Il l’inscrire dans notre histoire comme un événement unique qui va déterminer une ère nouvelle. Si toute l’histoire se divise entre avant et après Jésus-Christ, c’est précisément en raison de cette révélation de Dieu comme Trinité.

Car toute la vie est suspendue à cette révélation. La vie de l’esprit en effet, c’est est une vie intérieure, c’est une vie infiniment précieuse, c’est une vie universelle, c’est une vie qui se concentre en un centre indivisible, intemporel, où éclate une lumière infinie qui atteint tous les êtres jusqu’à la racine d’eux-mêmes dans une désappropriation totale, dans une pauvreté, dans un dépouillement, infinis. ET c’est cela l’immense clarté de la Trinité, c’est que, tout d’un coup, la vie de l’esprit apparaît comme une virginité, comme une désappropriation, comme une pure transparence, comme un élan vers l’Autre où l’on se pose ne se déposant, où l’on s’affirme dans une démission totale, où l’on est soi dans un pur regard vers l’Autre, où, en un mot, on ne subit plus son être parce qu’on l’assimile, parce qu’on le saisit, en le donnant.

C’est quelque chose d’absolument prodigieux parce que ça éclaire tout d’un coup le problème que nous sommes : alors que nous étions tentés, et nous le sommes constamment en dehors du rayonnement trinitaire, alors que nous sommes tentés de nous crisper sur nous-mêmes, de défendre notre inviolabilité comme notre propriété, et d’exclure tout ce qui n’en n’est pas l’affirmation inconditionnelle, voilà que tout d’un coup nous sommes appelés à comprendre, nous sommes invités à considérer que cette inviolabilité signifie ce pouvoir merveilleux et inaliénable de nous donner, de faire de toute notre être une offrande, nous sommes appelés à n’être plus condamnés à subir notre existence mais à pouvoir nous en dépouiller en la communiquant. Nous pouvons atteindre enfin une transparence virginale, c’est d’ailleurs ça la vraie virginité, à une transparence virginale où toute la vie se dépense dans l’amour d’un Autre plus intime à nous-même que nous-même, qui d’ailleurs est présent dans tous les êtres. Cela veut dire que finalement le problème que nous sommes, à la fois s’éclaire, se pose avec toute sa profondeur et toute sa force, ET se résout dans cette extraordinaire expérience qui est celle de Jésus-Christ, et dans cette révélation qui est la lumière de cette expérience.

Notre inviolabilité peut donc être affirmée, elle doit l’être, dans le respect d’une existence qui est chargée de la présence divine, mais qui ne peut l’affirmer, qui ne peut en porter le rayonnement, qui ne peut en saisir la lumière et en vivre l’amour que dans le même mouvement de dépouillement qui est le centre et le sens de la vie divine.

Dieu est Dieu parce qu’il est dans sa nature de se dépouiller totalement de soi. Dieu est Dieu parce qu’il n’a de prise sur son être qu’en le communiquant. Dieu est Dieu parce qu’il ne peut rien posséder. Dieu est Dieu parce qu’il ne peut pas se regarder d’un regard de complaisance puisque ce regard sur soi est en Dieu un regard vers l’Autre. Le Père n’est que ce regard vers le Fils qui n’est que ce regard vers le Père, dans l’aspiration totale de l’Esprit-Saint vers l’Un et l’Autre.

C’est quelque chose de colossal de voir précisément que ce mystère qui a été si longtemps considéré comme un rebus métaphysique et où l’on a buriné des concepts avec d’ailleurs une intelligence extrêmement subtile et valable, il est infiniment émouvant de voir qu’il n’y a rien qui nous éclaire davantage, que c’est la seule manière d’aborder le problème que nous sommes et de le résoudre et d’en prendre conscience.

Alors toutes les objections tombent, et Dieu n’est plus un obstacle à notre inviolabilité, Il la révèle, Il la fonde, Il la constitue, Il la parfait, Il la garantit, Il en est la respiration, la lumière et la joie.